Le premier ministre Edouard Philippe a fait un pas en faveur d’un assouplissement de la loi sur les 80km/h. Pour autant, les présidents de conseil départemental ne s’emballent pas. La question de la responsabilité et du cadre du nouveau texte pose question.
« Si les présidents de conseil départemental souhaitent prendre leurs responsabilités, je n’y vois aucun inconvénient, » a déclaré M. Philippe jeudi 16 mai.
Un assouplissement tout en nuance pour les présidents des conseils départementaux. Dans le Cher, Michel Autissier se veut prudent : "Je suis satisfait de ce revirement, mais qui va assumer la responsabilité politique en cas d’accident grave sur nos routes une fois les 90km/h rétablis?".
Sans texte encadrant, les élus ne souhaitent pas s’engager trop vite. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, une centaine de vie a été épargnée. Un bilan positif que les élus prennent en compte. D’ailleurs, il n’est pas question de généraliser les 90km/h sur l’ensemble des routes pour les élus.
Pour Michel Autissier, ce sont des axes "sur lesquels les automobilistes s’ennuient à 80km/h. Cela éviterait les endormissements au volant." Les anciennes routes nationales devraient repasser à 90km/h. Serge Descout, président du conseil départemental de l’Indre propose de "lister les axes qui n'auraient eu aucun accident depuis 10 ans." Et de préciser "qu'une concertation est indispensable" avant toute prise de décision.
Les élus souhaitent inclure la préfecture, les services de gendarmerie, les associations de victimes de la route et la prévention routière pour arriver à une harmonisation. "Il faut un aménagement cohérent du territoire et travailler avec nos voisins, sinon cela n’a pas de sens", précise Serge Descout. Pour autant, le président du conseil départemental de l'Indre s'étonne de cette annonce "très peu courageuse."