A l’issue du premier tour, le Parti socialiste apparaissait comme le principal bénéficiaire potentiel des reports de voix dans l’Indre. La théorie s’est vérifiée dimanche soir, confortée par une remobilisation des électeurs en faveur de la gauche.
Dans l’Indre comme dans d’autres départements se posait l’épineuse question du report des voix. Au lendemain du premier tour, un raisonnement tout à fait cartésien permettait de penser que la gauche bénéficierait d’un réservoir de voix suffisant pour virer finalement en tête dans le département. En effet, la liste PS-PRG menée par François Bonneau (25,77% au premier tour), désormais alliée aux écologistes (5,95%), pouvait compter potentiellement sur un report de voix des électeurs du Front de Gauche (4,59%) et de Lutte Ouvrière (2,04%). Un report qui lui assurait, en théorie, de dépasser le FN, pourtant arrivé en tête dans l’Indre au premier tour (30,21 %).
Des reports de voix minimes pour la droite et l’extrême droite
Les adversaires de François Bonneau, contrairement à lui, ne disposaient pas d’un véritable réservoir de voix, hormis celles des partisans de Debout la France (3,61% au premier tour). Le parti de Nicolas Dupont-Aignan n’avait d’ailleurs pas donné de consigne de vote à ses électeurs. Quand à l’Union Populaire Républicaine (1,25% au premier tour), elle invitait expressément ses sympathisants à s’abstenir ou à voter blanc.Cet avantage a visiblement été déterminant pour l’Union de la Gauche, qui s’est imposée dans l’Indre avec 36,51% des voix, devant l’Union de la droite et du Centre (33,64%). Un succès que le président PS sortant doit aussi certainement à la mobilisation de nombreux abstentionnistes, vraisemblablement pour faire barrage au FN.
Une remobilisation des électeurs en faveur des partis « classiques »
Au même titre que les reports de voix, le retour aux urnes des abstentionnistes du premier tour constituait l’une des principales interrogations, l’une des variables imprévisibles et donc l’une des clés du scrutin. Déjà lors des derrières régionales de 2010, il y avait eu 7 % de plus d'électeurs entre les deux tours. Au final, l'Indre a été plus que fidèle à ses habitudes puisque le taux de participation a augmenté de 10 points entre le premier et le second tour, passant de 50,52% à 60,51%. De toute évidence, cette remobilisation de l’électorat (ou du moins d’une partie) s’est majoritairement faite au profit des listes de François Bonneau et de Philippe Vigier et a contribué à faire reculer le FN dans le département (29,85% des voix, contre 30,21% au premier tour). Finalement relégué en troisième position, le parti lepéniste a tout de même plus que doublé son score par rapport aux élections régionales de 2010, où il n’avait récolté que 13,16% des suffrages.►Reportage d'ambiance d'avant résultats ce dimanche dans l'Indre de Catherine Lacroix et Jean-Philippe Pazzini