Les sites de l'entreprise DS Smith de Toury en Eure-et-Loir et de Neuville-aux-Bois dans le Loiret suivront le mouvement de grève nationale ce lundi 14 juin contre la direction française du groupe. Celle-ci est accusée de refuser tout dialogue social, les salariés attendant une prime post-Covid.
Le bras de fer débutera ce lundi 14 juin entre le groupe anglais DS Smith, spécialisé dans le carton, et ses salariés français. La gouvernance française est accusée de refuser tout dialogue salarial, alors même que les salariés réclament le fruit de leurs efforts, notamment pendant la crise du Covid.
Face au mur que rencontrent les salariés par le biais de leurs représentants, lors des réunions nationales, l'intersyndicale CGT, CFDT, FO et CGC a lancé un mot d'ordre de grève nationale dès lundi. Une grève qui concernera le Centre-Val de Loire.
Sur les sites de Toury en Eure-et-Loir et de Neuville-aux-Bois dans le Loiret, qui emploient respectivement 233 et 180 salariés, les premiers sondages font espérer une très forte mobilisation de l’ordre de "70 à 80 %", détaille Robert Fortin, délégué CGT.
"Déliquescence du dialogue social"
"Il y a à peu près 27 sites entre les cartonneries et les papeteries, et c’est un mouvement qui regroupe ces sites avec des syndicats unis, ce qui montre bien la déliquescence du dialogue social au niveau de la direction nationale", poursuit-il. A Toury, les clients principaux sont les parfumeurs. A Neuville, c’est l’emballage pour produits électro-ménagers et pour des sociétés de commerce en ligne, avec des débouchés locaux, qui fait le gros de l’activité. Les carnets de commandes sont pleins.
Pourtant, selon les syndicats, la situation se serait dégradée depuis le début de l’année avec l’arrivée d’un nouveau DRH au niveau national. Les salariés réclament la prime Macron, la mise en place d’un accord dérogatoire pour la participation aux bénéfices, l’augmentation du plafond de la prime d’intéressement et l’allongement de la prime d’ancienneté à 20 ans avec un plafond à 18.
Depuis plusieurs mois, maintenant, les syndicats ont essayé tous les leviers pour entamer un dialogue sur leurs revendications. En mettant même en place une grève des heures supplémentaires "pour permettre à la direction de voir la détermination des salariés". Détermination dont elle doutait, selon eux.
"Service aux actionnaires"
Dans un communiqué national, l’intersyndicale rappelle que DS Smith est le leader du packaging en France et en Europe. Si l'on en croit le site du groupe, ce sont 30 000 salariés répartis dans 30 pays qui le constituent. Les syndicats affirment, dans le texte, que "DS Smith obéit désormais à une logique de service aux actionnaires… avec le mépris le plus total des salariés qui créent la richesse de ce groupe au quotidien et plus encore pendant la crise sanitaire".
Du côté de la direction, que nous avons contactée à son siège de Puteaux, la communication se borne à préciser qu’elle "poursuit les discussions avec ses représentants".