Mardi 9 juin, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a annoncé une aide de 15 milliards d'euros pour le secteur de l'aéronautique. La nouvelle, pour les entreprises de la région Centre-Val de Loire a été plutôt bien reçue, mais il demeure quelques points flous
Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a annoncé mardi 9 mai un plan de soutien de la filière aéronautique, frappée de plein fouet par la crise du coronavirus. L'effort portera sur quinze milliards d'euros. "Nous décrétons l'état d'urgence pour sauver notre industrie aéronautique, pour lui permettre d'être plus compétitive" et "plus décarbonée", en produisant l'"avion vert" neutre en carbone d'ici 2035, a affirmé le ministre.
Un soutien réparti en fonds d'investissement
Sur les quinze milliards, sept milliards d'euros sont déjà accordés à Air France-KLM. Le reste sera dédié à deux fonds de soutien des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) de la filière : un fonds d'investissement avec une dotation initiale de 500 millions d'euros dès cet été, qui atteindra un milliard d'euros à terme, pour favoriser leur développement, et un fonds de 300 millions d'euros pour la robotisation et la numérisation.
Un secteur important en Centre-Val de Loire
En Centre-Val de Loire, près 334 PME-PMI travaillent dans le secteur de l'aéronautique. En 2029, elles généraient 24.240 emplois (dont 10.000 dans les bassins industriels de Bourges et de Blois). Après l'arrêt de l'activité due au coronavirus, et la mise en chômage partiel d'une partie des effectifs, les entreprises au bord de la faillite pour certaines, attendent encore beaucoup des annonces de reprise du Gouvernement.
Les fonds de soutien : une bonne nouvelle, mais avec des inquiétudes
Ce soutien est une bonne nouvelle pour les entreprises sous-traitantes de la région Centre-Val de Loire, mais il demeure encore quelques inquiétudes :
"Les contours du fonds de consolidation de la filière restent flous, explique Patrick Bourrelier dirigeant de JSM Perrin à Châlette-sur-Loing dans le Loiret. Les grands donneurs d'ordre comme Airbus ou Boeing vont d'abord récupérer l'argent, puis ils vont les réinjecter dans le système, mais on ne sait pas si les petites entreprises en dernier rang pourront en bénéficier."
La mise en place de ces fonds de soutien pourrait prendre entre six mois et un an. Cette attente trop longue pourrait mettre en danger les petites entreprises : "Nous avons besoin de mesures immédiates, ajoute Patrick Bourrelier. Le plus urgent pour nous, est de maintenir le chômage partiel pour éviter les licenciements jusqu'à la reprise."
Les entrepreneurs du secteur de l'aéronautique sont désormais suspendus aux annonces prochaines que fera Muriel Pénicaud, la ministre du Travail.