Depuis le reconfinement, partout en France, des élus s'insurgent contre les dispositions du Gouvernement sur la fermeture des commerces de proximité dits "non essentiels". Ils demandent à ce que ces petits commerces, pénalisés par la concurrence déloyale des grandes surfaces, rouvrent
Depuis le reconfinement, la fronde contre la fermeture des petits commerces non-alimentaires s'amplifie. Certains maires, soutenus par d'autres élus et par des associations, ont signé des arrêtés pour maintenir l'ouverture de ces commerces.
L'Association des Maires de France demande la réouverture des petits commerces
Vendredi 30 octobre dans un communiqué, l'Association des Maires de France (AMF) a réclamé l'ouverture de davantage de commerces de proximité, "placés dans une situation de grave déséquilibre de concurrence" par rapport à la grande distribution."Le commerce de centre-ville déjà fragilisé par le premier confinement est animé par des entreprises de petite dimension qui n'ont pas la capacité de résister à une chute brutale et persistante de leur activité sans que soit mise en danger leur existence même", a souligné l'AMF. Selon elle, "certains commerces comme les librairies ou les salons de coiffure pourraient relever des services de première nécessité".
La Chambre de Commerce et d'Industrie du Loiret intervient auprès du préfet de la région Centre-Val de Loire
Dans un communiqué, les chambres consulaires de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) du Loiret alertent le Gouvernement sur la situation des commerces "non essentiels" :"Considérant que la multiplication des lieux de vente, au sein desquels aucun cluster n’a été identifié, permet également un flux plus sécurisé et contrôlé des clients, nous vous demandons de bien vouloir autoriser l’ouverture de l’ensemble de nos commerces : magasins de jouets, fleuristes, bijouteries, textiles… Nous insistons pour que les commerces puissent vendre tous les produits que l’on peut trouver dans les grandes surfaces afin notamment de désengorger ces grands centres de distribution, mais surtout par esprit d’équité. Il y va de la survie de nos centres-villes risquant de perdre toute leur attractivité (touristes, étudiants, emplois, ruralité…). Nous demandons que « la vente à la ferme » concernant tous les produits agricoles soit clairement autorisée et que les marchés de producteurs saisonniers puissent se réaliser dans le respect des règles sanitaires tout comme nos marchés réguliers".
[COMMERCE]
— CCI Loiret (@CCILoiret) October 31, 2020
Les chambres consulaires ont adressé un courrier au Préfet de la région Centre-Val de Loire pour alerter les services de l'Etat sur la situation des commerces "non essentiels".@CMA Loiret @Chambre d'Agriculture du Loiret
Retrouvez le CP ? https://t.co/RtA3oC0dKa pic.twitter.com/XnZZKywOKz
Les élus du département du Loiret s'adressent au Gouvernement
Encore dans un communiqué datant du samedi 31 octobre, les élus du département du Loiret s'adressent au Gouvernement. Ils approuvent la ligne directrice édictée par le président de la République, mais ils soulignent l’inéquité de traitement dans le domaine du commerce : "Nous voyons les magasins de la grande distribution rester ouverts, y compris les rayons des produits qui ne sont pas de première nécessité, tandis que l’ensemble des petits commerces de proximité sont contraints à la fermeture pure et simple. Le problème se pose également pour l’ensemble des métiers pouvant être pratiqués en autoentreprise qui sont autorisés aujourd’hui alors que les mêmes métiers exercés en boutique ou en salon ne le sont pas,"écrivent-ils.Marc Gaudet, président du Département du #Loiret et Pauline Martin, présidente de l’Association des maires et présidents d'intercommunalités du Loiret, demandent au @gouvernementFR d’autoriser l’ouverture des commerces de proximité. #confinement #commercesdeproximite
— Le Loiret (@leloiret) October 31, 2020
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Ces maires qui prennent des arrêtés municipaux
Ces derniers jours, à l'instar d'Alexandre Avril, maire de la petite ville de Salbris en Sologne (Loir-et-Cher), de nombreux maires ont pris des arrêtés pour permettre aux petits commerces dits "non essentiels"de leurs communes, fermés en raison du reconfinement, de rester ouverts. À la suite de la vidéo d'Alexandre Avril, qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux, et dans laquelle il demande au président de la République de ne pas fermer ces petits commerces, celui-ci a été contacté par téléphone samedi 31 octobre par le Premier ministre Jean Castex., explique l'élu Solognot sur sa page Facebook. "Il m’a dit avoir été, en tant qu’ancien maire, très sensible à nos arguments.J’ai pu lui expliquer très simplement la situation de nos commerces et l’injustice vécue du deux poids deux mesures avec la grande distribution
En conséquence, il m’a annoncé qu’il réunira demain les représentants du petit commerce et de la grande distribution pour trouver une solution « plus équitable »."
Dimanche 1er novembre, invité de France Inter, le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal est revenu sur la polémique des fermetures des commerces non-essentiels. "On fait tout pour que ça dure le moins longtemps possible. C'est pour ça qu'on prend des mesures fortes, pour pouvoir les lever le plus rapidement possible", a-t-il insisté. "Prendre ces arrêtés et tenir ces discours sans préciser que le décret l'emporte sur les arrêtés c'est aussi faire prendre des risques à des commerçants de sa commune qui peuvent ensuite être verbalisés et avoir une amende. Il ne faut pas leur faire croire que l'arrêté municipal l'emporte."
Ces élus qui demandent la fermeture des rayons non essentiels des supermarchés
Dans l'Indre, Gil Averous, maire de Châteauroux et président de Châteauroux Métropole, estime que signer un arrêté va à "l'encontre des décisions gouvernementales" :"Pour ma part, j'ai trop de considération pour nos commerçants pour leur faire croire que le maire pourrait décider légalement décider de cela", explique Gil Averous. "Tout le monde le sait, ces arrêtés sont illégaux et exposent les commerçants à de lourdes sanctions. Plus que sur la forme, il nous faut agir sur le fond du sujet : soit la grande distribution ferme ses rayons commercialisant des biens non essentiels, soit il faut autoriser tous les commerçants à être ouverts". Avec le Président de l'Association des Maires de l'Indre agissant au nom de l'ensemble des maires du département, ils ont demandé une audience la plus rapide possible auprès du préfet de l'Indre.
[#COMMERCES] Je constate l’iniquité de traitement dont font l'objet les commerces de détail au regard des règles appliquées à la grande distribution et je la regrette vivement. (../..)⏬ https://t.co/Zku5FKSCPQ
— Gil Avérous (@GilAverous) October 31, 2020
"Rétablir l'équité" avec les petites commerces
Face à cette fronde qui gronde dans toute la France, le Premier ministre a indiqué qu'il décidera dimanche 1er novembre si les "rayons de produits qui ne sont pas de première nécessité" des grandes surfaces devront être fermés ou non, a annoncé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur BFMTV. Jean Castex devrait effectuer "dans la soirée" cet arbitrage qui doit "rétablir l'équité" avec les petits commerces, fermés en raison du confinement, a précisé Bruno Le Maire. Il pourrait être selon lui, accompagné d'un durcissement des "jauges" de clients admis dans les grandes surfaces.DIRECT ? Confinement : une décision sera prise "dans la soirée" sur la fermeture des rayons des produits non-essentiels des grandes surfaces, annonce Bruno Le Maire
— franceinfo (@franceinfo) November 1, 2020
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