Le mouvement se poursuit depuis plus de 15 jours. Les grévistes dénoncent la poursuite de l'accueil des malades, devenu risqué selon eux. Un nouvel appel à la grève est prévu le 10 avril prochain.
De CHU en CHR, c'est la même rengaine : les personnels médicaux et administratifs sont épuisés. Par le manque de moyen, de temps disponibles pour les clients, parfois de matériels. À Bourges, le personnel des urgences est en grève depuis plus de deux semaines.
"La direction nous a dit que certaines de nos demandes étaient comme une lettre au père noël", ironise Thibaud Repero, infirmier aux urgences. "On fait de notre mieux mais notre travail n'est pas de manière optimale, et c'est le patient qui trinque en premier."
Parmi leurs demandes, la présence d'un infirmier pour accompagner les patients en détresse psychologique la nuit, ainsi qu'une aide-soignante pour l'hygiène et le respect de l'intimité des patients. Dans la nuit du 4 avril, 24 malades ont dormi dans les couloirs des urgences.
À l'hôpital de Bourges, 46 postes de médecin sont vacants. Le déficit de l'hôpital est de deux millions d'euros, et les dispositifs proposés par la direction ne représentent "rien de concret" pour les grévistes. Assigné, le personnel médical a un droit de grève limité. Mais un nouveau pré-avis a été déposé pour le 10 avril.
Reportage d'Aline métais et Mekhak Movsissian, avec comme interlocuteurs :
- Thibaud Repero, infirmier aux urgences
- Frédérique Morillon, infirmière aux urgences
- Armelle Paris, secrétaire CGT - santé