Le ramadan doit débuter ce vendredi 24 avril 2020 en France. Un moment de partage contrarié par le confinement, mais les musulmans s'adaptent.
Depuis le début du confinement lié au coronavirus, les communautés religieuses doivent modifier leurs habitudes. A l’instar de Pâques pour les catholiques, le ramadan sera particulier cette année pour les musulmans.
La date exacte sera fixée ce jeudi 23 avril à partir de 18 heures par le Conseil Français de Culte Musulman (CFCM) lors de la "nuit du doute" à la grande mosquée de Paris. En fonction de la lune, une décision sera prise : le ramadan débutera vendredi 24 ou samedi 25 avril 2020. Durant un mois, les croyants doivent s’abstenir de manger, boire, fumer et d’avoir toute relation sexuelle de l’aube jusqu’au coucher du soleil.
Le CFCM appelle les responsables musulmans à maintenir les mosquées fermées et incite les fidèles à accomplir leurs prières chez eux, jusqu’à nouvel ordre.
C’est la seule attitude responsable et conforme aux principes et aux valeurs de notre religion dans ce contexte d’épidémie. Site internet du CFCM
A Bourges, une collecte de denrées alimentaires pour les plus démunis
A la mosquée Al-fath de Bourges, une collecte de denrées alimentaires est organisée à l’extérieur de la mosquée, dans le respect des gestes barrière liés au Covid-19.
Les dons financiers sont également les bienvenus dans cette période de générosité et de partage. La collecte a lieu tous les jours de la semaine entre 10h et 14h et entre 18h et 20h les lundis, mardis et mercredis. La distribution commencera le vendredi 24 avril 2020, tous les week-ends, de 18h à 20h, et ce pendant toute la durée du ramadan.Il y a des gens dans la galère qui ne peuvent même plus acheter les aliments de base. Ça sera la seule chose faite pendant cette période de ramadan, prévient le responsable de la mosquée Al-fath.
Le confinement, une tradition prophétique
Le confinement est une tradition prophétique dans la religion musulmane. Le prophète a appliqué le confinement à son époque en sommant les gens de ne pas rendre visite aux malades dans leur tribu et en demandant aux personnes souffrantes de rester chez elles. "La communauté a pris conscience du danger, nous savons que cette année ça sera une version plus "light" du ramadan", explique le responsable de la mosquée de Bourges. Autrement dit : pas de grande tablée le soir pour partager le repas de rupture du jeûne, moment si cher aux musulmans.
Nous allons nous concentrer sur le jeûne, il faut faire avec. Il y a aura une petite part d’humanité en moins, mais c’est comme ça
Mise au point du Conseil Français du Culte Musulman
Le CFCM met tous les moyens dont il dispose sur son site officiel et sa chaîne YouTube pour que ce mois de ramadan soit bien vécu par ses fidèles. Il appelle toutes les forces vives de la communauté à y contribuer par des interventions orales ou écrites, des récitations du Coran, des invocations et tout ce qui peut être une alternative à la rencontre physique dans les mosquées. A l’heure de la prière du vendredi par exemple, des interventions et des messages des imams seront retransmis, même si cela ne se substitue pas aux prêches habituels, cela permettra à certains fidèles de garder le lien avec leurs mosquées en ces temps de confinement.
Il rappelle tout de même que "cette pratique n’est pas affectée directement par le contexte de pandémie : celles et ceux qui remplissent les conditions du jeûne et sont en mesure de l’observer, l’observeront comme d’habitude. Celles et ceux qui ont une dérogation reconnue, comme la maladie, la vieillesse, la grossesse, l’allaitement ou le voyage, en seront exemptés suivant la réalité de leur situation."
Quelle que soit la durée du confinement en vigueur, le Conseil Français du Culte Musulman souhaite que chacun "se hisse individuellement et collectivement à la hauteur du défi qu’il nous impose."