Avec l'aide de ses bénévoles, l'association Mille Univers crée un journal citoyen où chacun pourra rédiger ses articles, seul ou en groupe. Une façon ludique d'évoquer avec eux les pratiques journalistiques et de se familiariser avec le milieu de l'édition
Recherche d’angle, vérifier ses informations et s’initier à la rédaction journalistique : c’est ce que l’association Mille Univers veut proposer à ses bénévoles avec la création de ce journal citoyen. Ce ne sera pas son journal mais bien celui "des gens qui vont s’engager dans le projet" comme Frédéric Terrier, responsable du projet, aime le dire. Pour sa création, l’association a bénéficié de l’aide de la Région Centre-Val de Loire dans le cadre de "l’automne citoyen" mais aussi de celle de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et l’Agence Régionale de Santé.
Sans ligne éditoriale définie, le but est avant tout de créer un espace de débat. Une charte des participants est en cours de rédaction et prône plusieurs notions importantes du journalisme, comme sa déontologie ou encore la liberté d’expression.
Une rédaction de bénévoles sous la supervision de professionnels
Les bénévoles travailleront sous le tutorat de Dominique Delajot, ancien rédacteur en chef adjoint du Berry Républicain, et Cécile Riou, auteure et agrégée de lettres. Les articles seront donc supervisés par des professionnels, promettant ainsi des sujets traités avec rigueur et anglés. Ils interviennent tous les deux depuis plusieurs années dans les ateliers d’écriture de l’association Mille Univers.
Sur ce projet, je serai seulement consultant. Je donnerai des conseils sur le travail journalistique et éditorial. J’aimerais que ça devienne une grande agora, comme un forum
L’ancien rédacteur en chef adjoint du Berry Républicain a travaillé non seulement en presse écrite, mais aussi à la radio. A travers ce projet, il désire aussi apporter son expérience et son savoir-faire, qui pourront être complétés par l’intervention d’autres journalistes. Cécile Riou souhaite quant à elle accompagner les bénévoles, les aider "à mettre des mots sur ce qu’ils veulent dire tout en gardant leur style d’écriture".
Je veux aussi parler de littérature avec ce groupe, car on ne peut pas écrire sans lire. Ça peut aller de Sylvia Plath, poétesse de la région, à Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature en 2019
Tous les deux sont d’accord concernant l’engagement de l’association et lui font entièrement confiance. Qui plus est, à cause de la crise sanitaire, ils n’ont pas encore rencontré leurs rédacteurs, déjà nombreux à répondre à l’appel.
Retraités, salariés, jeunes et élèves : participation de 7 à 77 ans
L’équipe a commencé à être constituée en mars. A ce jour, 80 personnes sont déjà intéressées par le sujet : "Un groupe de l’EHPAD Bellevue avec lequel on travaille depuis plusieurs années a déjà beaucoup d’idées. Le collège de Saint Exupéry de Bourges et des lycées sont également intéressés par ce projet. On a aussi des jeunes de 25-30 ans qui sont motivés pour faire des articles sur des bonnes nouvelles", développe Frédéric Terrier.
Même si Dominique Delajot envisage un journal annuel, le chef de projet de l’association laisserait déterminer la fréquence de sortie par le comité de rédaction : "si on se sent de faire un numéro tous les deux mois nous ferons comme ça". Selon lui, une édition papier pourrait voir le jour en "septembre ou octobre" pour un début de rédaction prévu en janvier. Pour commencer, le journal citoyen sera diffusé gratuitement dans le Cher et les articles devraient paraître au compte-goutte sur le Web. "Par la suite, les collaborations pourraient même aller au-delà des frontières : dans d’autres régions, voire même dans d’autres pays"