Nous sommes allés à la rencontre des commerçants sans qui le festival ne pourrait pas vivre, et sans qui la musique manquerait de saveurs.
Chaque année, des centaines de milliers de spectateurs viennent se trémousser sur les musiques qui envahissent les allées du Printemps de Bourges. Des spectateurs qui passeraient un bien moins bon moment sans les commerçants, restaurateurs, serveurs et autres vendeurs qui font vivre les festival, et la ville de Bourges elle-même.
En ce vendredi 22 avril, sous un beau soleil d'après-midi, nous sommes allés à leur rencontre. Portraits.
Sébastien, 43 ans, gérant d'un bar-brasserie dans le centre-ville
"On est arrivés à Bourges il y a 7 ans. On n'est pas très loin, on est du Loiret. Notre établissement tourne bien. Et avec le Printemps, ça nous ramène plus de monde. Mais depuis pas mal d'années, le Printemps se situe beaucoup moins en centre-ville. Comme tout se passe là-bas, les gens reviennent très très tard, il faudrait attendre 2h du matin. Avant, l'animation était partout dans la ville, et des concerts de partout.
Les gens attendaient ça, le festival a été annulé pendant deux ans. C'est très rare d'avoir ce temps là en plus. Ça nous fait pas mal de monde."
Patrick, 57 ans, conduit le petit train du centre-ville depuis début avril
"Avant j'étais commercial en Alsace. Je me suis renseigné avec l'office du tourisme pour être apte à conduire le petit train. Je promène les touristes de par Bourges pour leur faire voir le maximum de monuments. J'ai des personnes âgées, souvent des couples, et évidemment des enfants qui veulent faire un tour dans le petit train.
C'est plaisant, il y a le contact humain, les gens sont relaxes parce qu'ils sont en congé, c'est passionnant. Et puis on a des touristes qui reviennent. Avec le Printemps, nous avons plus de monde, même si ce n'est pas encore la foule en délire."
Fleur, 41 ans, une des trois associés d'un food truck ouvert en 2019
"On a bien bossé en 2019, et en 2020 on n'a pas travaillé à cause du Covid. L'été dernier, on a réussi à trouver trois festivals, et on a fait des guinguettes à Nantes. De toute façon, on ne fait ça qu'en saison d'été, et l'hiver je fais du service client.
C'est la première année qu'on vient ici au Printemps, et notre premier festival de la saison. On est de Nantes, on tourne sur des festivals et Bourges c'est un des plus loin pour nous. On était prêt à plus de monde, on est un peu déçus. C'est difficile pour tout nos voisins aussi. Mais au moins les festivals reprennent, donc on est contents."
Fabrice, 50 ans, gérant de la terrasse numéro 2 place Séraucourt
"Je suis de Bourges, mais je fais ça dans toute la France, c'est mon métier. C'est mon 25e Printemps ! Quand c'est pas la période des festivals, on se repose pour être d'attaque pendant. Parce que pendant un festival, on ne compte pas nos heures, ça ne serait pas possible.
Les deux dernières années ont été difficiles. Donc ça fait vraiment plaisir de revenir, les gens ont le sourire, ils n'ont plus les masques... On a fait un beau mardi, un beau mercredi. Et puis je choisit la programmation de la scène sous le chapiteau, une programmation tranquille pour les familles qui viennent l'après-midi, sans trop leur casser la tête."
Aldo, 61 ans, co-gérant d'un stand de restauration rapide
"Je faisais déjà ça 25 ans en arrière, on était installés au bord de la rivière. Et puis on a eu d'autres objectifs, on a tenu des stades, à Sochaux et à Dijon. Avec mon fils, a redémarré la société comme avant il y a trois ans. On a travaillé et six mois après on était arrêtés à cause du Covid.
Là on est vendredi, on voit des gens de mardi revenir parce qu'on fait des plus grosses frites. Beaucoup font de la frite McDo, des allumettes. Nous on fait de la grosse, de la patate. On n'a pas une très bonne marge, mais on fidélise nos clients. C'est une histoire politique ! Ce qu'il faut, c'est circuit court, qualité et prix. Et bien-sûr, être avenant, ou alors il faut faire un autre métier."