Primes pour les personnels des EHPAD : 1500€ en Eure-et-Loir, 1000€ dans les autres départements de la région

Le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, a annoncé jeudi 7 mai des primes pour les personnels des EHPAD.  En Centre-Val de Loire, l’Eure-et-Loir compte parmi les 33 départements les plus touchés où les salariés toucheront 1500€.

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C’est une nouvelle bien accueillie en cette période d’épidémie. Lors de son allocution jeudi 7 mai, Olivier Véran a annoncé une prime « défiscalisée » pour les personnels des EHPAD. 
« Comme pour les soignants, tous les personnels de tous les EHPAD, quelque soit leur statut, percevront une prime pour valoriser leur engagement sans faille pendant cette crise. Elle sera de 1500€ dans les 33 départements où l’épidémie aura été la plus forte et de 1000€ ailleurs. »
 



En Centre-Val de Loire, seul l’Eure-et-Loir est dans la liste de ces 33 départements, selon l’Agence régionale de santé. Comment sont-ils déterminés ? « C’est le comptage hospitalier qui est pris en compte. » L’Eure-et-Loir dénombre à ce jour 104 décès et 16 personnes toujours en réanimation.

« C’est vraiment une bonne chose » selon un directeur d’EHPAD en Eure-et-Loir, qui souhaite rester anonyme. « Cela fait des semaines que les salariés sont sur le pont. Ca a été très difficile. C’est une belle récompense, justifiée et méritée. La charge de travail a été importante, sans compter aussi toute la partie psychologique. La mise en oeuvre des protocoles a été lourde. » 
Dans cet établissement qui compte une centaine de résidents, le directeur a dû reporter tous les congés de son personnel, « ils ont fait beaucoup de sacrifices. »

Les modalités de versement des primes devront être précisées. Le ministre de la Santé a évoqué « tous les personnels, quelque soit leur statut. »
Le directeur ajoute : « Je serais heureux si cela peut toucher l’ensemble des personnels. Il faut aussi penser aux standardistes qui reçoivent les appels, avec les familles au bout du fil, ce n’est pas forcément évident. »
   

« Nous souhaitons une reconnaissance du métier », Cathy Brancourt, secrétaire générale CGT


Cette prime fait débat. Pour Cathy Brancourt, secrétaire générale de l’union locale CGT de Bourges et ancienne aide-soignante en EHPAD : « Nous ne voulons pas de prime mais plutôt une hausse des salaires. Nous n’avons pas eu d’augmentation de salaire depuis plus de dix ans. Nous souhaitons une reconnaissance du métier. Le service à domicile est oublié alors que toutes ces personnes ont été au front depuis le début de l’épidémie. »
Selon elle, il n’y a encore que très peu de précisions. « Faut savoir voir qui va vraiment la recevoir et dans quelles conditions ? Les agents hospitaliers et le personnel des services techniques ont autant le droit de l’avoir que les soignants, ils ont été tout autant exposés. »
Evidemment que le personnel acceptera cette prime, mais la syndicaliste souhaiterait que ces mesures aillent au delà de la crise sanitaire, que le travail soit plus approfondi : 
« Il ne suffit pas d’avoir applaudi les soignants au balcon pendant deux mois, il faut aussi reconnaître que ça fait un an qu’on se bat dans la rue, et ce pour quoi on se battait c’est ce qui a fait défaut pendant la crise ! »

Le 11 mai, les EHPAD resteront fermés 

Les précisions du déconfinement annoncées par Olivier Véran concernant les EHPAD n’a pas surpris. Ces établissements resteront fermés le 11 mai. A ce jour plus d’un tiers des victimes du Covid-19 sont des résidents de maisons de retraite : « S’agissant de nos aînés, nous ne pouvons prévoir un assouplissement supplémentaire dès le 11 mai, nous devons continuer à tout faire pour protéger les personnes âgées vulnérables. Les visites des proches pourront se poursuivre, dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui », selon le ministre de la Santé. 

Pour Cathy Brancourt, « C’est normal qu’ils restent fermés, ce sont des personnes vulnérables et à risque. Il faut être très vigilant. » 
L’important est qu’ils soient accessibles aux familles, même si le protocole de visite à respecter est conséquent avec les gestes barrières et la distanciation sociale. 
Le gouvernement a également expliqué ne pas encore être en capacité d’assurer que ces règles soient allégées en juin, dans les départements classés en vert. 
« J’espère juste qu’il n’y aura pas de deuxième vague, je ne suis pas sûre que le personnel de santé tienne le coup. » termine Cathy Brancourt. 

Reportage d'Alain Heudes et Isabelle Racine : 
  
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