Témoignage. "Il ne bougeait pas" : au lendemain de la mort d'Israël, malgré des appels au SAMU, l'incompréhension d'un père

Publié le Écrit par Bertrand Mallen et Coralie Pierre
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Après la mort d'un adolescent de 13 ans à Bourges, malgré plusieurs appels au SAMU, sa famille est désemparée. Le père de l'enfant exprime son désir de comprendre ce qui s'est passé, "et que justice soit faite".

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"Israël était extraordinaire." Lorsqu'il évoque son fils, la voix et le regard d'Apollinaire Tambu débordent d'émotion, mais aussi de fierté. "Il était indépendant. Il n'aimait pas qu'on l'aide. Il était doué à l'école, il travaillait." Ce 28 octobre, au cours de la nuit, et malgré deux appels au SAMU, Israël a perdu la vie chez lui, dans des circonstances qui doivent encore être précisées.

Une chute lors d'un stage de foot à Châteauroux

Quelques jours plus tôt, le 22 octobre, dans la matinée, Israël fait une chute lors d'un stage organisé par la fédération de football à Châteauroux. "Il avait été détecté avec son équipe pour jouer avec d'autres joueurs", se souvient Apollinaire Tambu. Au retour, et le jour suivant, Israël "ne faisait que dormir", ce qui inquiète sa famille. Le 24 octobre alors qu'Apollinaire Tambu est au travail, il reçoit un appel de sa fille : "Papa, j'ai l'impression qu'il s'est fracturé l'épaule."

Apollinaire rentre donc immédiatement à son domicile pour emmener son fils aux urgences de Bourges. "Aux urgences, on l'a pris en charge, le médecin a prescrit une radio, on lui a mis une attelle au bras, une autre à la jambe." On prescrit aussi des médicaments au jeune garçon, qu'il commence à prendre le soir même. "Il était toujours faible, il avait du mal à marcher", se souvient le père de famille. "On pensait que c'était à cause des médicaments."

"Il avait perdu connaissance, il ne bougeait pas"

Mais le 28 octobre, l'état d'Israël se dégrade brutalement. Si bien que vers 21h, son père décide de passer la nuit dans la chambre du garçon. "Je voyais que l'enfant peinait. J'ai appelé les pompiers, qui m'ont passé le Samu." Au bout du fil, le médecin pose des questions au père, puis au garçon, avant de prendre rendez-vous pour lui chez SOS Médecin, pour 23h. Lorsque le rendez-vous est confirmé, il est déjà 22h10. Le temps que le père s'habille pour emmener le garçon chez SOS Médecin, ce dernier est déjà inconscient.

"Sa sœur a pris le téléphone pour rappeler le Samu", poursuit Apollinaire Tambu. "Il avait perdu connaissance, il ne bougeait pas. Je leur ai dit qu'il respirait. Je ne pouvais pas dire que mon enfant était mort." Les pompiers et le Samu arrivent finalement peu après 22h30. Le médecin prononce le décès de l'enfant sur place. "Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient. Les policiers nous ont assisté, on est restés avec eux jusqu'à 2 heures du matin. Je remercie les policiers qui nous ont soutenu cette nuit-là."

Bouleversé, le père de famille explique n'avoir qu'un désir, celui de "comprendre la mort de mon fils, que justice soit faite". 

C'est un moment douloureux pour nous. On le vit mais on n'a pas encore réalisé. On n'a pas encore accepté qu'Israël est parti.

Apollinaire Tambu, père d'Israël

À Bourges, une enquête de police a été ouverte par le parquet pour élucider les causes de la mort d'Israël Tambu. Les messages de condoléances et de solidarité avec la famille Tambu se sont succédés depuis le 28 octobre. 

Le maire de la ville, Yann Galut, a réagi sur sa page Facebook avec un message très personnel. "En tant que père, mon cœur est déchiré pour ses parents, mon fils jouait l'an dernier dans la même équipe du Club des Portugais qu'Israël qui était d'une grande gentillesse et apprécié de tous. Je n'ose imaginer leur peine".

De son côté, le Bourges Football Club prévoit également de rendre hommage à son jeune joueur lors de son prochain match. Une cellule psychologique a été mise en place.

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