Stupéfaction à Apremont : deux canons en bronze d'une tonne et remontant à Louis XIV se sont volatilisés mardi 9 novembre. La propriétaire du château garde espoir, mais reste incrédule face aux méthodes des voleurs.
Le scénario semble digne d'un film de casse à l'américaine. Le butin : deux canons d'apparat en bronze du XVIIe siècle, déposés sur les remparts du château qui surplombe Apremont-sur-Allier, dans le Cher. Le pitch : parvenir à les dérober sans que personne n'entende le moindre bruit.
Et c'est bien ce qui s'est passé. Mardi 9 novembre, les gendarmes ont pu constater que les deux canons, une tonne chacun, avaient disparu dans la nuit. Et pour l'instant, la propriétaire n'a "aucun écho" des investigations. Si bien que tout le monde se demande comment les voleurs ont réussi à monter leur coup.
Deux canons, deux beautés
Les deux canons sont des pièces de collection, acquises par l'industriel Eugène Schneider et déplacées du Creusot à Apremont avant la guerre pour les protéger. "Ça me rend toujours triste de savoir qu'une belle pièce est dans les mains de gens qui peuvent en faire n'importe quoi", se désole Elvire de Brissac, la propriétaire du château et petite-fille d'Eugène Schneider.
Car il n'y a plus que dans des châteaux, voire dans des musées, que de tels canons peuvent encore être admirés. "Ils sont en bronze très verdi, beau et patiné", décrit-elle. Ils "datent de Louis XIV, et portent la devise latine "Nec pluribus impar"", traduisible par "Rien n'est plus haut que le soleil". "C'était la vitrine pour les visiteurs qui visitaient les abords et les remparts, dont ils étaient la première pièce d'ornement", estime Elvire de Brissac.
"J'ai cru à un gag"
En contrebas du château, la stupéfaction est la même : "Je suis abasourdie, je n'ai rien entendu, et pourtant je suis vigilante !", s'étonne une habitante du village de 70 âmes. "Je ne vois pas avec quel moyen ils ont pu les enlever, témoigne un homme. Au départ, j'ai cru à un gag !" "Comment pouvez vous imaginer qu'on vole deux canons qui font une tonne chacun, et que personne n'a rien entendu… et ils sont repartis tranquillos, même pas peur", balance une autre dame.
La même habitante estime, en tout cas, que les canons "ont eu le temps de franchir les frontières déjà". La propriétaire, elle, se lance dans des hypothèses : le voleur est soit "un amateur de pièces d'artilleries, un collectionneur", soit quelqu'un qui "veut les fondre".
Quoiqu'il en soit, Elvire de Brissac ne perd pas espoir, et souhaite vraiment un jour "les revoir". Les caméras de vidéos surveillance installées récemment autour de la commune permettront peut-être de faire avancer l'enquête. Pour que le château retrouve tout ses apparats.