Le vent et la grêle se sont associés pour frapper le village de Preuilly dans le Cher ce lundi 19 juin. Toitures envolées et vignes ravagées, le paysage est mis à nu. L'incertitude et l'incrédulité règnent, en attendant un retour des assurances.
Preuilly, c'est un petit village du Cher, 439 âmes au compteur. Et beaucoup, beaucoup de dégâts après l'orage qui s'y est abattu ce lundi 19 juin. Grêle et vents puissants ont eu raison de nombreuses toitures du bourg.
"J'ai vu le vent arriver, et tous les arbres se sont couchés", raconte Elisabeth Bachet, une habitante. Deux ans après la remise à neuf complète de sa maison, l'orage de ce lundi a eu raison de sa toiture. "Je l'ai vue s'envoler d'un coup, je me suis dit : "Mon Dieu, qu'est-ce qui nous arrive ?"" Par chance, un couvreur est venu appliquer une bâche deux heures après les intempéries. "L'eau coule quand même à l'intérieur, j'ai tout couvert avec des draps."
"Personne n'est blessé, c'est le principal"
Une solution temporaire en attendant les retours des assurances, dont les lignes sont saturées. "Ça fait mal au cœur et c'est stressant", ajoute la Berrichonne. À quelques pas, Aurélie aussi constate les dégâts. Le hangar qui abritait la voiture de son fils s'est effondré, et l'auto "est détruite". Mais pas le droit de bouger quoi que ce soit avant les constatations des experts. Pourtant, il reste des débris. "J'ai peur du vent, que ça parte un peu partout."
Elle constate cependant, avec satisfaction, la solidarité qui s'est emparée du village. "Tout le monde s'est entraidé depuis hier soir, à enlever ce qui pouvait craindre, assure-t-elle. Personne n'est blessé, c'est le principal."
Bruno Van Wambeke a appliqué la doctrine solidaire en mettant une dépendance inoccupée de sa maison à disposition de la mairie, rendue dangereuse depuis que le toit s'est effondré ce 19 juin. "Les services du SDIS ont fait des vols de drone, et ont présenté les images aux architectes des bâtiments de France et aux services compétents, explique le maire Olivier Hochedel. La structure ne va pas tomber dans l’instant, mais ils sont inquiets parce que les bâtiments ont quand même fortement souffert."
L'appellation Reuilly touchée
Quand ce ne sont pas les toitures, ce sont les cultures qui souffrent. Preuilly fait fièrement partie de l'appellation Reuilly. 70 hectares de l'AOC se trouvent à Preuilly, et tous sont "touchés à 100%", à en croire Maroussia Wilk Tatin, viticultrice. Sur ses 4,5 hectares, pas un pied ne fournira du raisin cette année, affirme-t-elle. "Il n'y a plus de feuilles, plus de grappes, et le bois se casse." Elle anticipe même "des pertes l'an prochain", au vu de l'état des pieds.
Maroussia Wilk Tatin a au moins la chance d'avoir d'autres hectares ailleurs, ce qui n'est pas le cas de Jean-Louis Beurdin. Le viticulteur continue d'éponger son chai, dont les bureaux ont été inondés "de 20-30 centimètres d'eau". Ses 20 hectares sont dévastés. Il raconte l'orage :
Je voyais les feuilles de vigne voler à travers la baie vitrée. Je savais déjà que c'était foutu. Et quand on relève le rideau, c'est l'apocalypse, on se demande ce qui s'est passé.
Jean-Louis Beurdin, viticulteur à Preuilly
Sur ses vignes, comme sur celles de Maroussia Wilk Tatin, "il n'y a plus rien, c'est la première fois qu'on voit ça". Ne reste qu'à "attendre que ça repousse, la vigne est plus stressée que nous".
Selon la préfecture du Cher, 80% du bâti de Preuilly a subi des dégâts suite à l'épisode orageux.