"Confinés mais aux aguets !", c’est le nom du défi lancé par la Ligue de protection des oiseaux pour compter les oiseaux des jardins de Centre-Val de Loire et de la France entière. Ce recensement participatif et scientifique est aussi une façon de mieux vivre le confinement dû au coronavirus.
Roitelet huppé, linotte mélodieuse, fauvette à tête noire, serin cini… Ces noms d’oiseaux ne vous sont peut-être pas familiers, alors la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et le Muséum national d’Histoire naturelle vous proposent d’apprendre à les reconnaître, pour les observer et surtout les compter.
Créée il y a huit ans, cette opération était habituellement organisée deux week-end par an à destination des particuliers : fin janvier pour les oiseaux hivernants et fin mai pour les oiseaux nicheurs. L’objectif scientifique est de recenser les espèces présentes en France, leur répartition, l'évolution de leur nombre et leur comportement dans le temps.Mais avec la crise sanitaire du Covid-19, la LPO a décidé d’adapter cette opération et de la transformer en défi pendant toute la durée du confinement, un défi baptisé "Confinés mais aux aguets !".
La règle est simple : vous devez observer et compter les oiseaux posés dans votre jardin, 10 minutes par jour (mais cela peut être plus). Il vous suffit ensuite de transmettre vos données sur le site de l'Observatoire, qui regroupe tous les recensements effectués en France et les analyse. Un bilan sera effectué à la fin du confinement.? Grand comptage national des oiseaux de jardins pendant le #confinement !??
— LPO France (@LPOFrance) March 18, 2020
Recensez les oiseaux sans sortir de chez vous par tranches de 10 minutes et partager vos listes avec nos experts
Comment participer ? ▶️https://t.co/zAxPsTJPyk#coronavirus #RESTEZCHEZVOUS pic.twitter.com/RCNXW9oPpu
250.000 oiseaux déjà recensés
À la LPO, on n’en revient toujours pas : pas moins de 250 000 oiseaux ont été recensés en près de deux semaines. Le succès de l’opération est tel que les serveurs de la plateforme n’ont pas résisté au nombre de connexions ! Les moyens ont été renforcés et il est à présent de nouveau possible d’y inscrire son jardin et d’envoyer ses observations quotidiennes.Les scientifiques sont d'autant plus attentifs à cette étude qu'elle présente un caractère tout à fait inédit : jamais auparavant un tel recencement n'a été opéré à une aussi grande échelle et sur une période aussi longue.Déjà près de 250000 oiseaux recensés dans + de 4000 communes !?
— LPO France (@LPOFrance) March 30, 2020
Le #confinement est prolongé de 2 semaines, alors on continue de compter les? des jardins ! ??
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??Isabelle Hertement (@Isahdemontmartre sur Insta) pour l'animation ?#RestezauNid pic.twitter.com/pxwPEvcWef
Autre particularité, la période de confinement que nous vivons actuellement correspond très exactement à celle pendant laquelle les oiseaux se reproduisent. Les enseignements qui pourront être tirés de ce comptage s'annoncent donc particulièrement précieux.
Pas besoin d'être ornithologue pour participer à ce comptage : pour ceux qui ne savent pas reconnaître les espèces, des fiches ont été mises en ligne avec des descriptifs, photos, et même l’origine des expressions comme "tête de linotte".
Les noms d’oiseaux ne seront plus (seulement) des injures à vos yeux.
Pourquoi compter les oiseaux ?
Compter de façon systématique les oiseaux comme c’est le cas dans le cadre de cette opération « Confinés mais aux aguets ! », cela permet d’aider les scientifiques à comprendre quand et pourquoi les oiseaux visitent les jardins.Les migrateurs reviennent-ils plus tôt quand le printemps est précoce ? Les oiseaux granivores viennent-ils plus aux mangeoires dans les jardins proches des plaines agricoles où les graines sauvages manqueraient en hiver ? Comment les aménagements urbains agissent sur la capacité des oiseaux à vivre en ville ?
Autant de questions qui trouveront des réponses grâce à cette enquête participative.