Contact tracing : 211 agents mobilisés en Centre-Val de Loire pour constituer les brigades sanitaires anti-coronavirus

C’est une opération d’une ampleur inédite. Dès le 11 mai, les six caisses d’assurance maladie de la région Centre-Val de Loire comptent déployer 211 agents chargés d’enquêter sur l’entourage des personnes diagnostiquées Covid-19.

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L’annonce a été faite par le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran, samedi 2 mai 2020, à l’issue du Conseil des ministres qui a détaillé le projet de loi de prolongation de l’état d’urgence sanitaire.

Ce texte prévoit la création d’une base de données pour permettre d’identifier les malades du Covid-19 et de rompre les chaînes de contamination au coronavirus dans le cadre de la stratégie de déconfinement.

Si ce fameux article 6 précisant le système d’information qui identifiera les personnes infectées ou celles qui ont été en contact avec un porteur du coronavirus crée en ce moment même le débat au Sénat, les caisses d’assurance maladie des six départements de la région Centre-Val de Loire doivent d’ores et déjà s’organiser en vue d’une mise en place du « contact tracing » le 11 mai.

Le ministre de la Santé souhaite ainsi mobiliser 3000 à 4000 salariés de l’Assurance Maladie pour constituer des brigades sanitaires par département, dont 211 en région Centre-Val de Loire.

Dans le détail cela représente :
 

  • 50 dans le Loiret,
  • 45 en Indre-et-Loire,
  • 37 pour le Loir-et-Cher,
  • 30 pour l’Eure-et-Loir,
  • 27 personnes pour le Cher,
  • 22 pour l’Indre.
Des effectifs proportionnels au nombre d’habitants de chaque département mais qui seront ajustés en fonction de l’évolution de la propagation du coronavirus.

Objectif : 50 agents pour la brigade sanitaire du Loiret

Dans le Loiret, la CPAM s’organise durant toute cette semaine pour être au rendez-vous du 11 mai. La Caisse d’Assurance maladie du département a lancé un appel à volontariat en interne pour cette mission nouvelle et d’une ampleur inédite.

"Nous allons faire appel à des agents déjà formés et sensibilisés à la connaissance des parcours de soins, à la relation d’accompagnement avec les patients et les assurés sociaux. Des salariés qui connaissent déjà le territoire départemental et qui pourront intervenir sept jours sur sept sur une amplitude journalière élargie car la propagation du virus ne va pas s’arrêter le week-end", explique Stéphanie Astier-Parigino, directrice adjointe de la CPAM du Loiret.

Concrètement, les 50 agents qui constitueront la brigade sanitaire du Loiret interviendront en deuxième ligne après le médecin généraliste.

Lorsque ce médecin reçoit un patient dépisté Covid, il l’enregistre dans un nouvel outil accessible depuis son compte en ligne Amelipro. Le malade est alors identifié comme le « patient zéro » et son médecin le questionne pour recenser des éventuels cas de contaminations dans son entourage.

Pour cette charge de travail supplémentaire, les médecins généralistes recevront une compensation financière de 55 euros patient, comprenant le prix de la consultation et la saisie informatique des données.

Pour inciter les praticiens à poursuivre le travail d’investigation, deux euros seront octroyés pour chaque contact supplémentaire enregistré, et même quatre euros si les coordonnées sont renseignées.

"Et sur la base de ce signalement, les brigades sanitaires identifieront les cas contacts, c’est-à-dire les personnes qui ont été en contact prolongé sans port de masque avec ce patient au cours de la période d’incubation. Ensuite on va téléphoner à ces personnes pour les inviter à se confiner et à se faire dépister", ajoute Stéphanie Astier-Parigino.

Quid du secret médical ?

L’objectif de ce répertoire est de casser les chaînes de contamination, mais le « contact tracing » suscite aussi la controverse.

Comment concilier la nécessité d’un tel outil pour lutter contre la pandémie avec le respect du secret médical, dans une période de forte suspicion autour de la collecte des données personnelles et de ses dérives potentielles ?

"Le risque n’est pas nul, ce dispositif ne doit pas mettre en péril le secret médical. Il faut que la nature des données que les médecins auront à transmettre se limite aux seules fins de lutte contre le virus. La période de stockage de ces données doit être limitée dans le temps", affirme le docteur Patrick Petit, président du Conseil de l’Ordre des médecins du Centre-Val de Loire.

Le Conseil de l’Ordre estime donc que l’article 6 du projet de loi actuellement en débat au Parlement doit être complété pour garantir qu’il  n’existera aucun lien entre le système d’information « contact tracing » et la mise en place d’une application mobile type « StopCovid ». 

Communiqué du Conseil de l'Ordre des médecins 4 mai 2020

"Tous nos agents sont déjà soumis au secret professionnel. Ils n'auront accés qu'à une partie du dossier médical consacré au Covid. Nous avons tous les process sécurisés de conservation de ces données qui ne seront pas exploitées par ailleurs ou mises à la disposition de partenaires, il n’y pas d’inquiétudes à avoir" veut rassurer Stéphanie Astier-Parigino.

Si les caisses d'assurance Maladie se mettent déjà en ordre de bataille pour être prêtes lundi 11 mai, il faudra encore attendre de connaître précisement le texte definitif issu du projet de loi sur la prolongation de l'état d'urgence sanitaire. La majorité de droite du Sénat souhaite le modifier largement avant le vote de ce mardi 5 mai, dans l'après-midi.

La loi retournera ensuite à l’Assemblée nationale en vue d’une adoption définitive d'ici la fin de semaine.
 
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