Coronavirus : comment les start-up de la région Centre-Val de Loire tiennent le choc

Elles sont des dizaines à faire rayonner l'innovation en région Centre-Val de Loire. Face à l'épidémie de coronavirus, les start-up doivent s'organiser et tenir la distance : pour les aider, le gouvernement a déjà annoncé le déploiement d'un plan de soutien national de 4 milliards d'euros.

Un programme de soutien aux start-up de 4 milliards d'euros a été déployé mercredi 25 mars par le gouvernement. Le but ? Offrir une bouée de sauvetage à ceux et celles qui contribuent à faire fleurir l'économie et l'innovation et leur permettre de survivre pendant et après la pandémie.

Ce plan regroupe des dispositifs très variés : par exemple, le report des échéances et la facilitation de l'accès à certains prêts ou encore le remboursement accéléré du crédit impôt recherche. S'ajoutent à cela d'autres mesures d'aide aux entreprises en difficulté, comme notamment la suspension des cotisations sociales et des impôts ou encore la mise en place du chômage partiel.
 
Comment s'en sortent les start-up de notre région ? Que pensent-elles des dispositifs mis en place ? On fait le point. 
 

"Ne plus aller au contact de nos clients, c'est le problème principal pour nous"

Lancée en 2010, la start-up blésoise Draw Me A Garden vend sur le net des modèles de jardin tous prêts : elle livre ensuite à domicile l'ensemble des végétaux nécessaires pour que les clients puissent reproduire ce jardin chez eux.

Dès l'arrivée de la crise, l'équipe, d'une dizaine de personnes, a dû s'adapter. "Nous avons mis tout le monde en télétravail très en amont, dès le 12 mars", explique Florent de Salaberry, l'un de ses confondateurs. "Pour nous, ça n'a pas réellement été une contrainte. Nous avons la chance d'être nourris par le digital et de travailler parfois à distance, ce qui n'est pas toujours le cas pour toutes les entreprises."

La start-up, qui enregistre quelques baisses des ventes, ne subit pas pour autant de plein fouet les conséquences de l'épidémie. "En temps de confinement, les gens passent du temps dans leur jardin, et nous sommes toujours en mesure de les livrer. Donc nous n'avons pas connu de chute nette des ventes", analyse Florent de Salaberry.

Mais la structure a été confrontée à d'autres difficultés : les salons, foires et autres partenariats auxquels elle devait prendre part ont été annulés. "Ne plus aller au contact de nos clients, c'est le problème principal pour nous. Il est compliqué de se faire connaître si on ne peut pas participer à ce type d'événements."

Florent de Salaberry se dit en revanche très satisfait des mesures mises en place par le gouvernement.

On sent qu'il y a une volonté de préserver le milieu des start-up. On est très entouré : nos partenaires bancaires nous ont d'eux-mêmes proposé de décaler nos emprunts par exemple... On se sent soutenu.

La start-up se fait en revanche du souci pour ses sous-traitants : "Nous travaillons avec des horticulteurs de la région et nous craignons que certains se retrouvent en difficulté. Nous ferons bien sûr tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider."
 

"Il y a start-up et start-up"

Egalement présente sur le marché depuis 2010, la start-up tourangelle InteriewApp avait prévu de fêter ses dix ans d'existance en avril. "Mais je crois que nous allons devoir reporter", plaisante Julien Dargaisse, son CEO.

Tout comme pour Draw Me A Garden, cette (plus si) jeune pousse parvient à contrebalancer les effets de la crise du coronavirus.

Notre service permet à des entreprises d'effectuer des entretiens d'embauche par vidéo. Depuis le début de l'épidémie, certains de nos clients ont complètement gelé leur processus de recrutement bien sûr. Mais une nouvelle clientèle fait appel à nous pour embaucher des salariés au pied levé : c'est par exemple le cas d'Auchan, qui doit remplacer des salariés malades ou absents. 

Bien implantée et solide financièrement, InterviewApp ne se sent pas directement concernée par les mesures du gouvernement. "Il y a start-up et start-up", explique Julien Dargaisse. "Nous avons un peu de trésorerie, nous pourrons faire face pendant les mois à venir. Mais effectivement, pour les toutes jeunes start-up, qui viennent juste de lever des fonds ou qui étaient sur le point de le faire, ces mesures sont rassurantes."
 

"La plus grande incertitude pour nous, c'est l'après-crise"

Autre start-up made in Tours, Géovélo est un peu le "Waze des pistes cyclables". L'équipe n'a pas eu de problème à inclure le télétravail dans son quotidien. "Pour nous, ça ne change pas grand-chose.  Du coup, à court terme, on peut continuer à avancer efficacement sur nos projets, nous sommes très chanceux", développe Gaël Sauvanet, le CEO. 

Toutefois, c'est sur la partie commerciale que la structure rencontre quelques problèmes.

Une bonne partie de nos clients est constitués de collectivités, comme des métropoles. Nous travaillons sur l'implantation du vélo sur les territoires, ce qui peut parfois être très politique. Mais là, avec l'épidémie et le report des élections muncipales, la plus grande incertitude pour nous, c'est l'après-crise : une fois qu'on sera sorti de cette période, nos interlocuteurs auront sans doute d'autres priorités que le vélo.

Gaël Sauvanet se dit également très bien accompagné. "Nous pouvons avoir des petits décalages de trésorerie, mais les mesures mises en place par le gouvernement vont aider. Nous avons été agréablement surpris de tout ce qui a été entrepris. Même si, très honnêtement, notre structure n'est pas dans le rouge à ce jour." 

La start-up parvient d'ailleurs à maintenir son activité, "malgré une baisse très impressionnante du trafic sur l'application ces deux dernières semaines", précise le CEO. "Mais nous remarquons quand même que des gens continuent d'utiliser le vélo, par exemple ceux qui sont contraints d'aller au travail. C'est effectivement une bonne solution : ça reste un moyen de locomotion très sécurisé pour limiter les contacts avec les autres en période de crise sanitaire."
 
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