Les marchés alimentaires font partie des lieux jugés "essentiels" en cette période de confinement. Pour éviter qu'ils ne deviennent des foyers de contagion, des municipalités de la région, en accord avec les préfectures, ont décidé de mieux les encadrer, surtout dès ce week-end.
S'adapter aux règles sanitaires, sans pour autant fermer les marchés alimentaires. C'est la consigne que s'apprêtent à suivre de nombreuses municipalités en France, et notamment en région Centre-Val de Loire. Les villes de Tours, Blois et Orléans, pour ne citer qu'elles, ont décidé en accord avec les préfectures de prendre des mesures pour assurer la sécurité de chacun et préserver l'activité des commerçants.
Jeudi soir, sur la chaîne BFM TV, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume s'est lui-même dit favorable au maintien des marchés en plein air.
Mais ça ne peut pas être la cohue comme avant (...)", a-t-il précisé. "On ne peut pas se ruer sur tel ou tel étal et être collé avec les autres, il faut respecter la distance d'un mètre.
À Blois, on étale les étals
Ce week-end à Blois, les marchés se tiendront à différents endroits de la ville (sur la place Louis XII ou sur la place de la République par exemple), pour éviter les attroupements de clients : les étals seront eux-mêmes espacés de 3 à 5 mètres.Les commerçants devront afficher les mesures "barrières" sur leur étalage et se protéger du public à l'aide d'une vitre en plexiglas. Dans les files d'attente, la clientèle devra respecter les marquages au sol, laissant une distance réglementaire de 1 mètre entre chaque personne.
La police sera présente sur place pour veiller au respect des consignes.
À Tours, on garde aussi ses distances
Dans les Halles de Tours, des marquages au sol ont également été installés depuis quelques jours.Ce nouvel accessoire made in Touraine, qui a les traits d'un petit bonhomme souriant, plait beaucoup à la clientèle.
"Plexi-Man" est un petit clin d'oeil dans un quotidien plutôt compliqué pour les commerçants du marché couvert de Tours.Les clients adorent cette nouvelle vitre et apprécient le fait qu'on se protège et qu'on les protège. D'autres commerçants des Halles ont également passé commande pour s'équiper du même dispositif.
Vu comment ça se présente, nous allons être amenés à ouvrir seulement le matin. Ces derniers jours, sur 50 commerçants, nous n'étions qu'une dizaine ouverts l'après-midi. Il n'y a pas grand-monde en ce moment et il faut que les gens reviennent, car nos denrées vont périr ! ,poursuit Adeline.
Dans le Loiret, on agrandit les allées des marchés
Tout comme à Blois, la préfecture du Loiret a pris des dispositions pour assurer le bon déroulement des marchés ce week-end. "On va élargir le périmètre des marchés sur le linéaire, pour distancer les stands et élargir les allées trop étroites pour appliquer les mesures de distanciation."Cette mesure sera par exemple appliquée à Orléans, sur le marché du Quai du Roi. "Le marché sera d'un seul côté du quai pour permettre aux gens de mieux circuler et de mieux conserver leurs distances de sécurité."
Mais ce n'est pas le cas partout. À Saint-Jean-de-Braye par exemple, la maire a choisi d'annuler les marchés du vendredi et du dimanche matin. Elle s'explique dans une lettre ouverte publiée sur le site de la ville.
Je n’étais pas en mesure d’assurer convenablement la police du marché, et il est important de ne pas envoyer, en cette période compliquée, de messages contradictoires. Nous ne devons pas encourager nos concitoyens à sortir pour se regrouper en dehors de la stricte nécessité. Je mesure la difficulté pour nos commerçants, mais je leur demande de consentir à cette décision nécessaire au bien de toutes et tous.
À Bourges, on n'est toujours pas fixé
Pour l'instant, à Bourges, les marchés devraient se dérouler comme d'habitude : pour le maire, demander aux clients de respecter un marquage au sol sur un marché en plein air pendant leurs courses peut s'avérer compliqué.L'élu doit encore consulter la préfecture du Cher pour des raisons de "cohérence du territoire". "Si le marché se tient dans certaines conditions à Bourges, il faut aussi que ce soit le cas à Vierzon et ailleurs", a-t-il précisé.