Coronavirus : la téléconsultation, comment ça marche ?

Alors que la barre du millier de cas de coronavirus a été franchie en France, le gouvernement multiplie les annonces. Olivier Véran, ministre de la Santé, a annoncé le 8 mars un assouplissement du recours à la télémédecine pour désengorger les hôpitaux. On vous explique comment ça marche.
 

Interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes, renforcement du stade 2 de l’état d’alerte, déplafonnement du nombre d’heures supplémentaires pour les personnels hospitaliers, etc. Ce dimanche 8 mars, le gouvernement a musclé sa réponse dans l’espoir de ralentir la propagation du coronavirus dans l’Hexagone.

À la sortie du Conseil de Défense à l'Elysée, le troisième depuis l'apparition du virus en décembre, le ministre de la Santé Olivier Véran a notamment annoncé l’assouplissement des conditions pour avoir recours à des téléconsultations. Un moyen pour les patients d’éviter les salles d’attente, et pour les médecins de faire des diagnostics à distance via webcam.
 

 

Ce que ce décret va changer

Depuis le 15 septembre 2018, la télémédecine est remboursée par la Sécurité sociale si elle est effectuée par le médecin traitant, qui doit avoir vu physiquement le patient au moins une fois au cours des douze derniers mois avant la téléconsultation. Avec le décret signé par le ministre de la Santé, ces deux obligations sont levées. L’objectif : permettre à un maximum de patients sur tout le territoire de pouvoir y accéder. 

Quelles sont les démarches à suivre ?

Pour déterminer la date et l'heure de la téléconsultation, il suffit de prendre rendez-vous auprès du médecin comme d'habitude, en spécifiant qu'il s'agit d'une consultation en ligne.

Avant l’heure de rendez-vous, le médecin envoie un lien Internet au patient qui le dirige vers un site ou une application, depuis un ordinateur ou une tablette équipé d’une webcam et connecté à Internet. La téléconsultation peut se faire seul, de n’importe quel endroit.
 

Une consultation en ligne se déroule comme une consultation classique : le médecin pose les mêmes questions au patient qu’il aurait posées au sein de son cabinet.

L’ordonnance est envoyée par le médecin via mail et les modes de paiement restent les même que pour une consultation classique selon les modalités de règlement du médecin. Le patient se voit rembourser 70 % du prix. Pour un remboursement complet, il peut se tourner vers sa mutuelle santé.
 

6 % des Français ont expérimenté la télémédecine

Les activités de télémédecine sont aujourd’hui bien encadrées et de plus en plus de plateformes se positionnent sur le marché. Doctolib, l’un des principaux acteurs français de la téléconsultation, a notamment annoncé mettre à disposition gratuitement son service pour tous les médecins du pays pendant la durée de l’épidémie de coronavirus.

Selon une étude de l’Odoxa pour l’Agence du numérique en santé, seuls 6 % des Français et 13 % des médecins ont déjà eu recours à une téléconsultation. Par ailleurs, un médecin sur deux estime même que "la téléconsultation est désormais inscrite" dans ses pratiques.

 
Les différentes facettes de la télémédecine
Quand on parle de "télémédecine", on fait référence aux 5 actes définis dans le décret n°2010-1229 du 19 octobre 2010 qui permettent de mettre en rapport, entre eux ou avec un patient, un ou plusieurs professionnels de santé, parmi lesquels figurent nécessairement un professionnel médical (médecin, sage-femme, chirurgien-dentiste) et, le cas échéant, d’autres professionnels apportant leurs soins au patient :
 
  1. La téléconsultation. La téléconsultation permet à un professionnel médical de donner une consultation à distance par l’intermédiaire des technologies de l’information et de la communication. C’est un acte médical et une action synchrone (patient et médecin se parlent). Elle permet au professionnel de santé médical requis de réaliser une évaluation globale du patient, en vue de définir la conduite à tenir à la suite de cette téléconsultation
  2. La téléexpertise. La téléexpertise permet à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux par l’intermédiaire des technologies de l’information et de la communication. C’est d’abord un acte médical et une action asynchrone (patient et médecin ne se parlent pas). Cela concerne deux médecins pendant ou à distance de la consultation initiale. Cette action ne faisait pas l’objet d’une rémunération jusqu’à présent.
  3. La télésurveillance. La télésurveillance permet à un professionnel médical d’interpréter à distance des données recueillies sur le lieu de vie du patient.
  4. La téléassistance. La téléassistance médicale a pour objet de permettre à un professionnel médical d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte.
  5. La régulation. La régulation médicale est la réponse médicale apportée dans le cadre de l’activité des centres 15.
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