Le cosplay, cette pratique qui consiste à incarner un personnage de manga ou jeu vidéo, a désormais sa Coupe de France depuis 2017. Parmi les 32 finalistes de cette 3e édition, trois "cosplayers" de la région Centre-Val de Loire.
Elles sont trois, toutes âgées d'une vingtaine d'années, à représenter la région Centre-Val de Loire à la Coupe de France de cosplay (voir encadré) qui se déroulera à Lyon les 21 et 22 septembre prochain.
La première à s’être qualifiée pour la finale de la Coupe de France 2019, c’est Cécile Fornes, alias 'IGC fait des cosplays'.
Cette opticienne de 24 ans a découvert le cosplay il y a près de deux ans en assistant à un salon (appelé "convention") à Toulouse. "C’est en voyant les autres cosplayers que j’ai eu envie de commencer", se souvient Cécile. Habitant alors à La Châtre (Indre) elle a participé à son premier concours à Tours.
La curiosité de Cécile s’est rapidement transformée en passion pour cette pratique où elle incarne des personnages très peu connus du grand public comme Ganondorf (le méchant dans le jeu vidéo Zelda), Dante du jeu vidéo Dante’s Inferno, ou encore le dieu de la mort Ryuk du manga Death Note visible sur cette photo ci-dessus.
6 ans d'expérience
Elle reconnaît qu’elle n’a pas de préférence parmi les personnages, tout comme Kenza Guemiche, alias AmyBleu, originaire de Droue-sur-Drouette (Eure-et-Loir) : le choix se fait "souvent sur un coup de cœur, sur le caractère du personnage, c’est vraiment au feeling". Un des personnages qu'elle aime beaucoup, c'est Karkat Vantas de la bande dessinée en ligne Homestuck, visible ci-dessous.Sélectionnée fin juin lors de l'Orléans Game Show, Kenza est la plus jeune des trois (20 ans), mais aussi la plus expérimentée : elle a commencé à pratiquer le cosplay il y a 6 ans par le bouche-à-oreille. "Une amie m’a parlé de cela, on a essayé, et de fil en aiguille je suis rentrée dans le monde du cosplay", raconte-t-elle.
C’est elle qui fabrique tous ses costumes. Certains lui demandent "deux jours de travail, d’autres trois mois, ça dépend de la complexité". En plus d'être un critère requis pour participer à la Coupe de France, c'est l'un des intérêts du cosplay.
Au-delà du plaisir d'incarner un personnage, "le plus intéressant c’est aussi la conception", affirme en effet Kenza. "Comment on va le fabriquer ? Avec quels matériaux ? Après, il y a la fierté de se dire 'j’ai réussi à faire ça', de pouvoir le jouer et de mettre en avant notre travail."
150 à 250 heures de travail par costume
Une étape que Cécile chérit elle aussi tout particulièrement. "Après avoir conçu le costume sur le papier, j’aime faire la chasse aux matériaux, fouiller pour en trouver des pas chers et faciles à travailler", souffle-t-elle.Selon la complexité, elle a entre 150 et 250 heures de travail. Sans compter le maquillage et la coiffure qui lui prennent deux heures avant chaque représentation.
Des efforts qui trouvent leur réconfort quand elle est sur scène, dans les conventions. "On est enfin dans la peau d’un personnage qu’on a créé pendant 6 mois", souligne Cécile. "On s’amuse, on prend des photos avec les enfants qui ont des paillettes dans les yeux."
"C'est juste énorme !"
C’est sans doute le plaisir qu’elle a sur scène et la qualité des costumes qui lui ont permis en février dernier, au Japan Tours Festival, de gagner sa place parmi les 32 finalistes de la Coupe de France. Elle y portait cette armure du jeu Guild Wars 2.La 3e représentante de la région est Elisa, alias Sora, qui a été sélectionnée lors de l’événement DreamHack à Tours en mai dernier, grâce au personnage de Sora du jeu vidéo "Kingdom Hearts 3". Un bonheur que cette jeune femme de 23 ans a partagé sur son compte Facebook.
Kenza, elle aussi, est fière d'avoir été retenue : "c'est un honneur, le jury nous a fait confiance pour représenter notre région, ça fait plaisir et on peut vraiment être fier et content de nos efforts qui portent leurs fruits".
Pas de compétition mais de l'entraide
Des efforts que les cosplayers doublent pour la finale : "je n’ai pas encore terminé mon costume, je suis à 300 h de travail pour l'instant", calcule Cécile.Si elle préfère ne pas nous révéler quel personnage elle a choisi, elle avoue que les autres finalistes, eux, le savent ! "Depuis que les sélections ont commencé, on est tous sur le même groupe de conversation Facebook, on se donne des conseils, on se montre nos projets."
La compétition n’est donc qu’apparente d’après Cécile : "à force de faire des conventions, on commence à se connaître, donc cela va être comme participer à un spectacle de fin d’année à 32 collaborateurs".
Et en cas de problème ? "Cela arrive parfois qu’il y ait de la casse dans les coulisses, confirme-t-elle, et on s'y met tous pour trouver quelque chose pour réparer, aider quelqu'un en difficulté. Il y a vraiment de l’entraide."
Cela va être une aventure très enrichissante, même si on ne gagne rien.
Le cosplay, c’est quoi ?
Incarner un personnage de manga ou de jeu vidéoLe terme "cosplay" vient de la contraction de deux mots anglais, "costume" et "play" (jouer).
Comme son nom l’indique, ce loisir consiste donc à "jouer en se costumant", c’est-à-dire à se déguiser et à incarner des personnages de jeux vidéo, mangas, bandes-dessinées, mais aussi des chanteurs/chanteuses, acteurs.
Le but est de ressembler le plus possible au personnage choisi, en imitant costume, coupe de cheveux, maquillage, mais aussi l’attitude (expressions, poses...).
Une pratique née aux Etats-Unis
Cette pratique est née aux États-Unis, créée par les fans de Star Trek puis de Star Wars qui se déguisaient en personnages pour la sortie des films. Mais elle a connu une grande expansion au Japon, où les cosplayers, les pratiquants, sont nombreux.
En France, ces derniers peuvent assouvir leur passion en se rassemblant lors de manifestations phares comme Paris Manga, Comic Con ou la Japan Expo. Et depuis 2017 lors de la Coupe de France.