L'Insee vient de publier son étude sur la surmortalité en Centre-Val de Loire entre mars et décembre 2020. L'augmentation des décès y est de 10%, inférieure à celle de tout le territoire métropolitain (+14,5%). Les six départements y sont très diversement touchés
Sur l'ensemble de l'année 2020, 28 600 décès ont été enregistrés en région Centre-Val de Loire, une hausse de 5% par rapport à 2019. Mais les calculs de l'Institut nationale de la statistique et des Etudes économiques (Insee) portent sur la période de la pandémie (mars-décembre 2020) et la surmortalité s'élève alors à 10%, avec 23 750 décès.
Une hausse qui place la région parmi les moins touchées, puisque la surmortalité en France métropolitaine s'élève à 14,5%.
L'Insee précise toutefois que la crise COVID-19 n'est pas le seul élément à prendre en compte dans ces statistiques :
"D’autres facteurs interviennent en effet, tels que le vieillissement de la population qui se poursuit, avec de plus en plus de personnes atteignant des âges de forte mortalité. Les conséquences indirectes de la pandémie sont également à considérer. Les confinements ont eu des répercussions sur le système de soins, avec des reports de consultations médicales ou encore la fréquence plus élevée des accidents domestiques. Néanmoins, des décès ont pu être évités, par exemple, grâce à une moindre propagation des virus hivernaux ou aux restrictions drastiques des déplacements, réduisant les accidents de la route (- 20 % de décès par rapport à 2019)."
Des différences notables entre les six départements de la Région
Tous frappés par la hausse de la mortalité entre mars et décembre 2020, les six départements de la Région sont toutefois diversement impactés par la crise sanitaire. La surmortalité est en effet plus prononcée dans le Cher (12,3 %), le Loir-et-Cher (13,7 %), et l'Eure-et-Loir (12 %).
Selon l'Insee, la proportion particulièrement élevée d'une population âgée dans le Cher et le Loir-et-Cher est un facteur aggravant face à l'épidémie. Quant à l'Eure-et-Loir, la surmortalité s'y expliquerait plutôt par la proximité avec l'Ile-de-France et, notamment, par les flux de populations liés au trajet domicile-travail.
L'âge et le sexe entrent en ligne de compte
Comme ailleurs en France, la surmortalité en Centre-Val de Loire liée à l'épidémie concerne surtout les personnes âgées et s'amplifie après 85 ans : les personnes de 85 ans ou plus représentent 4 % de la population générale, mais 51 % des décès entre mars et décembre!
La majorité des victimes du virus est déjà atteinte par une pathologie : maladie cardio-vasculaire, diabète, maladie respiratoire, hypertension, cancer...La surmortalité concerne ainsi davantage les plus de 65 ans, plus vulnérables, mais aussi plus nombreux du fait de l'arrivée des baby-boomers à des âges de forte mortalité.
Nombre de décès selon l'âge et le sexe en Centre-Val de Loire :
Comme au niveau national, la surmortalité globale n'est pas différenciée selon le sexe en Centre-Val de Loire (9,9 % pour les femmes comme pour les hommes). Elle est cependant plus forte pour les hommes à partir de 65 ans, +2,6 points dans la région par rapport à la période précédente. Et le constat s'amplifie après 85 ans, avec une hausse des décès de18,6 % pour les hommes et 14,3 % pour les femmes.