Covid-19 : à quoi sert le "plan blanc" déclenché dans les hôpitaux du Centre-Val de Loire ?

Depuis l’arrivée de la deuxième vague de Covid-19, les hôpitaux du Centre-Val de Loire ont annoncé tour à tour le déclenchement de leur plan blanc. Mais que signifie-t-il exactement et quelles mesures supplémentaires prévoit-il ?
 

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"Tous les établissements de santé français doivent déclencher sans attendre leur plan blanc et déprogrammer des activités médicales afin de libérer de la disponibilité en lits pour les malades du Covid", a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran dans un courrier adressé le 28 octobre aux directeurs d'hôpitaux. Mais en quoi consiste ce fameux plan blanc, activé lors de la première vague et réactivé fissa par le gouvernement pour ce rebond épidémique?

Inscrit dans la loi depuis 2004, le plan blanc est un plan spécifique d'urgence sanitaire qui permet de préparer les hôpitaux au pire, en mobilisant rapidement les moyens indispensables en cas d'afflux de victimes.

Chaque établissement de santé élabore à l’avance un plan blanc qui est déclenché par son directeur. Pour cette seconde vague épidémique en Centre-Val de Loire, il a été déclenché à la demande de l’Agence Régionale de Santé, conjointement donc, avec le Ministre. Et la plupart des établissements l’ont effectivement activé au regard de la situation sanitaire. C’est notamment le cas à Vierzon, Tours, Montargis, Blois et Bourges.
 

Les mesures du plan blanc

Concrètement, l'activation de ce plan d’urgence permet de mobiliser tous les moyens de l’établissement, aussi bien personnels que matériels. Il conduit également à adapter l’activité de l’hôpital en déprogrammant par exemple des opérations non-urgentes, en renforçant provisoirement les équipes de santé, en ouvrant des lits et en créant une cellule de crise. Un dispositif similaire existe également pour les établissements médico-sociaux et les Ehpad, connu lui, sous le nom de "plan bleu".
 

Niveau 1 - Niveau 2 : à quoi correspondent-ils ?

Le guide Plan blanc et gestion de crise, qui détaillait les règles d’application du plan blanc depuis 2006, a été remplacé en avril 2019 par un nouveau guide d'aide à la préparation des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles. Cette actualisation prend en considération d’une part l’évolution de la nature des risques et des menaces, et d’autre part les enseignements tirés des crises ou évènements rencontrés ces dernières années (en particulier les attentats de 2015 et 2016 mais aussi les épidémies d’Ebola, Mers-CoV, Chikungunya et Zika).

On y trouve désormais 2 niveaux de plan d’urgence au lieu d’un seul auparavant et chacun répond à un risque de plus en plus élevé:
  • Niveau 1 : le plan de mobilisation interne
Le premier niveau - appelé souvent et à tort "plan blanc de niveau 1" - est le "plan de mobilisation interne". Il repose sur des mesures moins drastiques que le plan blanc mais permet comme lui, de gérer une situation de tension ou un risque de crise au sein de l’hôpital. Mais le risque est ici plus modéré et ne met donc pas en difficulté la structure hospitalière dans son fonctionnement courant. Il n’est alors pas forcément nécessaire de recourir à une mobilisation exceptionnelle de moyens humains et logistiques. Le plan de mobilisation interne peut ainsi être déclenché pour gérer l’épidémie de grippe saisonnière par exemple, mais aussi dans le cas où des évènements menaceraient le bon fonctionnement de l’établissement de santé, comme une alerte météorologique ou un risque d’attentats.
  • Niveau 2 : le plan blanc
Lorsqu’un établissement de santé déclenche son plan blanc, il s’agit donc toujours (sauf abus de langage) du niveau 2 du plan de gestion de crise. Il est activé pour les situations exceptionnelles ayant un impact potentiellement majeur sur l’offre de soin hospitalière et nécessitant la mobilisation de tout ou partie de l’établissement. Les hôpitaux y ont donc recours lorsque l’activation du niveau 1 devient insuffisante, ou même sans passer par le niveau 1 lorsque survient un évènement de grande ampleur.

Le plan blanc avant le Covid-19

S’il est toujours mal connu du grand public, aujourd'hui le plan blanc fait partie du vocabulaire de la crise sanitaire et en devient, à tort, associé au Covid-19. Pourtant nous le disions plus haut, ce dispositif est inscrit dans la loi depuis 2004 et doit sa création au retour d’expérience de la catastrophe de l’usine AZF à Toulouse en septembre 2001. Il a ensuite été activé à plusieurs reprises et notamment lors de la canicule de 2003, après l’accident ferroviaire de Bretigny-sur-Orge en juillet 2013, pour les attentats de Paris en 2015 et pour celui de Nice en juillet 2016.
 
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