Le ministère des Solidarités et de la Santé a averti ce 30 juillet que la reprise de l'épidémie de covid-19 devenait plus menaçante. En l'espace d'une semaine, le Centre-Val de Loire est passé du vert au rouge.
Après une première diminution suite au confinement, le coronavirus semble vouloir reprendre ses aises en France. "La circulation du virus est soutenue avec un nombre de cas quotidiens en augmentation et supérieur à 1000", a averti dans un communiqué le ministère de la Santé ce jeudi 30 juillet. "Sur la semaine du 21 au 27 juillet, le taux d’incidence hebdomadaire national dépasse le seuil de vigilance de 10 cas pour 100 000 habitants et s’établit à 10.2 contre 5.7 il y a 3 semaines. Il est en augmentation de 78%, avec une accélération à la hausse cette semaine."
Le Centre-Val de Loire change de couleur
Si, en Centre-Val de Loire, le nombre de personne hospitalisées pour le covid-19 reste très bas, le taux de contagion, lui, a bondi. Le taux de reproduction effectif (R) a bondi jusqu'à 2,27, soit l'équivalent de son niveau "vers le mois de mai" selon Thierry Prazuck, chef du service des maladies infectieuses au centre hospitalier d'Orléans. Autrement dit, dix personnes contaminées transmettent en moyenne le virus à 23 personnes saines.Peut-on pour autant parler de deuxième vague ? Pour Thierry Prazuck, la réponse est non. "On n'est pas dans la même démarche qu'avant", explique-t-il. Désormais, avec le dépistage systématique de cas contacts, dont beaucoup sont asymptomatiques, il n'est pas fondamentalement étonnant de découvrir plus de cas. Cependant, le médecin s'inquiète de voir une grande partie de ces cas causée par des personnes arrivant de pays européens ou extra-européens plus touchés que la France, et ne respectant pas les mesures de quatorzaine.
Des gens qui reviennent à leur domicile, à Orléans par exemple, depuis certaines zones touchées comme en Afrique du nord ou au Portugal, risque ensuite de contaminer leur famille ou leur proche si elles ne respectent pas strictement la quatorzaine.
"Le virus en France semble moins virulent qu'avant", poursuit Thierry Prazuck. "Mais compte tenu du fait que dans ces pays il y a des cas beaucoup plus sévères, si le virus revient en France de cette manière il est susceptible de donner une deuxième vague. Pour l'instant ce n'est pas le cas."