Cyclones et inondations : peu de communes reconnues en état de catastrophe naturelle en région Centre-Val de Loire

12 communes du Cher, d’Eure-et-Loir et d’Indre-et-Loire avaient demandé une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Beaucoup ont vu leur requête rejetée, en premier lieu Saint-Nicolas-de-Bourgueil dont le clocher de l’église avait été détruit par une tornade, le 19 juin dernier.

Le clocher de l’église décapité, 60 hectares de forêts tombés, des toits arrachés… La tornade qui était passée sur Saint-Nicolas-de-Bourgueil (Indre-et-Loire) le 19 juin dernier a occasionné des dégâts matériels considérables, que le maire Sébastien Berger a évalué à 15 millions €.

Un maire aujourd’hui “dépité” par la décision de l’Etat : il a en effet choisi de ne pas reconnaître la commune en état de catastrophe naturelle, dans son arrêté du 26 juillet publié le 1er août au Journal Officiel.   

Le village viticole de 1.112 habitants n’est pas le seul à voir sa demande rejetée : Huismes, Beaumont-Village et Bourgueil en Indre-et-Loire, et Jouet-sur-l'Aubois dans le Cher se sont aussi vues refuser l’état de catastrophe naturelle pour les vents cycloniques de juin.

175 à 200 km/h de vent

Pour ces communes, la raison est la même : il s'agissait d'une tempête et non d'un cyclone. Selon la loi, les dégâts liés aux tempêtes sont couverts de façon classique par les assurances “sauf en ce qui concerne les effets du vent dû à un événement cyclonique pour lequel les vents maximaux de surface enregistrés ou estimés sur la zone sinistrée ont atteint ou dépassé 145 km/h en moyenne sur dix minutes ou 215 km/h en rafales.” 

 “Ces critères, qui correspondent à des cyclones de catégorie 4 ou au-delà, limitent le champ de cette garantie aux départements et collectivités d'outre-mer, situés en zone tropicale et exposés au risque cyclonique”, précisait le ministère de l’Intérieur en 2019.

Or d'après Keraunos, l'observatoire français des orages et tornades, la tornade qui a frappé Saint-Nicolas-de-Bourgueil avait une intensité entre 175 et 200 km/h, soit une vitesse supérieure à 145 km/h.

 “On estime entre 175 et 220 km/h la force des vents au moment du passage sur le centre-bourg, estime de son côté Sébastien Berger. Mais on n’est pas classé en catastrophe naturelle parce qu’on est face à une tempête, pas à un cyclone, car on n’est pas un département d’Outre-mer, ce n’était pas prévisible au niveau de la météo et c’était très local. Mais cela fait les mêmes dégâts”, souffle-t-il.

Deux à trois ans d'attente pour les vignes

Il rappelle que les dommages au niveau des bâtiments sont pris en charge par les assurances et seront donc traités rapidement. “Ce qui n’est pas couvert, ce sont les vignes ou les dégâts occasionnés par les arbres dans les jardins. S’ils sont tombés sur une clôture ou un auvent, ce n’est pas remboursé s’il n’y a pas l’option jardin dans leurs assurances, détaille-t-il. J’ai des administrés qui en ont pour 10.000 à 20.000 € de frais pour déblayer les arbres, refaire leur clôture ou leur jardin. Si cela avait été reconnu comme catastrophe naturelle, cela aurait été le cas.

Le maire pense aussi aux 80 vignerons qui cultivent 1.100 hectares de vignes sur la commune : “J’ai des viticulteurs qui ne vont pas pouvoir exploiter pendant deux ou trois ans, le temps que les vignes se remettent en place. Cela va être compliqué car ils ne sont pas couverts.

Il ne compte pas contester la décision, mais il veut se “battre” pour que la loi évolue. “Dans les mois et années à venir, on risque d’être confronté de nouveau à ce genre de phénomènes, s’inquiète-t-il. Il faut absolument que l’Etat change les textes concernant la catastrophe naturelle, afin que puissent être pris en charge les dégâts dans les forêts privées, dans les jardins, dans les vignes.

Sébastien Berger a déjà rendez-vous en septembre avec un sénateur, et a parlé de cette question à d’autres parlementaires, pour que l’exemple de Saint-Nicolas-de-Bourgueil ne se reproduise pas.

Inondations et coulées de boue

Les autres dégâts majeurs de juin sont les inondations et coulées de boue à cause des fortes précipitations, notamment l’orage du 19 juin. Huit communes avaient demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, mais seulement quatre ont eu gain de cause, toutes en Eure-et-Loir :

Mainvilliers est la seule commune de ce département dont la requête a été retoquée.

Dans le Cher, toutes les communes ont également vu leur demande rejetée dans l'arrêté du 12 juillet paru le 4 août au Journal Officiel, à savoir Jouet-sur-l'Aubois, Menetou-Couture, et Saint-Léger-le-Petit, malgré l’épisode orageux du 19 juin. 

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