Découvrez les réseaux d'échanges de savoirs et les SEL d'Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher

RERS, SEL : ces réseaux permettent d'échanger des savoirs, des biens et des services gratuitement. Reportage dans le Loir-et-Cher et en Indre-et-Loire auprès des adhérents des réseaux d'échanges réciproques des savoirs et des systèmes d'échanges locaux.


 

"C'est l'idée d'entraide, d'échanges et de solidarité qui m'a séduite dans le SEL".

Françoise Girault a adhéré au SEL Touraine il y a deux ans. "Ce sont des amis qui m'en ont parlé. C'est un excellent moyen de rencontrer des gens d'horizons différents au-delà des échanges de biens et de services". 

Le SEL, système d'échange local, ont été créés en France en Ariège en 1996. Il s'agit d'un système qui permet d'échanger sans passer par l'argent grâce à une monnaie virtuelle locale. Au SEL Touraine, ce sont des grains. Au SEL de Blois, ce sont des Papins.  

"Pour les biens, on évalue à deux. Par exemple, ce pied de thym, on l'évalue à 15 grains," nous explique Hélène Babin, présidente du SEL Touraine.

"Je le note sur le carnet d'échanges de Cécile à qui je prends ce pied. Elle vient de gagner 15 grains qu'elle pourra utiliser pour acquérir autre chose à un autre moment".  

Cécile Bourguignon est séliste depuis 10 ans à Tours. " C'est formidable parce que quand on fait des BLE, bourse locale d'échanges, chacun apporte des objets dont il ne veut plus. C'est comme une brocante mais sans argent. Cela permet d'acquérir des objets gratuitement et de ne pas jeter. "

Dans les SEL, les services sont évalués en temps passé

Les services sont évalués en temps. 60 minutes correspondent à 60 unités de la monnaie d'échange locale. Dans le Loir-et-Cher, Anne Duchêne demande l'intervention de sélistes pour son jardin ou pour des petits dépannages. " Pour une ampoule ou un filtre à changer, aucun artisan ne se déplace. C'est ce qui m'a permis de rencontrer plein de gens quand je suis arrivée à Chaumont-sur-Loire". 

" J'aime bien rendre service. Je ne le fais pas pour gagner des papins (monnaie locale virtuelle) mais plus pour rencontrer des gens", confie Christian Maillefer qui appartient à la collégiale du SEL de Blois.

Il existe une vingtaine de SEL dans la région Centre-Val de Loire. Retrouvez la carte des SEL ICI.  

Les SEL sont complémentaires des Réseaux d'échanges réciproques de savoirs, les RERS. Souvent, les adhérents aux RERS sont aussi sélistes. 

Les savoirs sont inestimables : seul un savoir vaut un autre savoir

Le vendredi 10 mars, au parc du Pot de Fer à Saint-Cyr-sur-Loire derrière SKF, de la musique vient de la petite halle... Une vingtaine de femmes dansent en ligne sur un air de madison. C'est un savoir offert par Marcelle Bertin, adhérente au réseau "Les sentiers des savoirs" de Saint-Cyr-sur-Loire : " J'apprends aux copines à danser. Elle suivent mes pas, c'est simple. J'adore cette idée de transmettre gratuitement aux autres ce qu'on sait faire".  

Depuis le début de l'épidémie, l'association "Les sentiers des savoirs" organisent deux à trois échanges par semaine en extérieur. 

" On ne quantifie pas les échanges. ce n'est pas comme les SEL où on évalue ce que l'on donne et ce que l'on prend. Dans les échanges de savoirs, on peut offrir dix séances d'anglais, ça n'aura pas plus de valeur que quelqu'un qui sera offreur d'une bouture d'Hortensia", explique Colette Mabille, présidente des "Sentiers des savoirs". 

Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs sont nés dans les années 70

C'est dans les années 70 en région parisienne que le concept d'échanges réciproques de savoirs est né. 

La création du premier réseau revient à Claire et Marc Héber–Suffrin. Claire, enseignante à Orly, confrontée aux difficultés d'apprentissage scolaire et à la démotivation de quelques élèves, constate en même temps qu'ils détiennent de nombreux savoirs, lesquels restent méconnus ou ignorés par l'école et par eux-mêmes.

"D'abord à Orly puis dans son école à Evry, Claire Héber-Suffrin s'est rendue compte qu'il était intéressant que les élèves échangent leurs savoirs entre eux et que ce ne soit pas uniquement aux instituteurs de transmettre leurs savoirs", raconte Marc Frerebeau, président des "Petites violettes", RERS de Joué-lès-Tours en Indre-et-Loire.

Il poursuit : " Les premiers réseaux ont d'abord été créés dans les écoles puis dans les quartiers parce que les adultes étaient aussi demandeurs de ce partage de savoirs." 

En région Centre-Val de Loire, il existe 12 réseaux d'échanges réciproques de savoirs ( RERS) appartenant à l’association FORESCO (Formation réciproque échanges de savoirs créations collectives). 

Magazine réalisé par Marine Rondonnier, Cyril Paquier, Samuel Foucault, Marion Dubois et Laurence Vaury : 

 

 

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