Économie, emploi : comment l'attraction de l'Île-de-France pénalise le Centre-Val de Loire

Entre 2000 et 2020, les régions limitrophes de l'Île-de-France, dont le Centre-Val de Loire, ont vu leur croissance pénalisée par celle de la région parisienne.

En France, plus une région métropolitaine est proche de la capitale, moins elle s'enrichit. C'est notamment le cas du Centre-Val de Loire, historiquement en retard sur sa voisine.

En vingt ans, l'attractivité économique de l'Ile-de-France, conjugué au vieillissement de la population, ont pesé sur la croissance par habitant de la plupart de ses régions limitrophes, révèle ce 5 mai une note de l'Insee. L'Institut national de la statistique a étudié l'évolution du PIB (produit intérieur brut) par habitant dans les différentes régions françaises entre 2000 et 2020.

Sur la période 2000-2019, qui écarte les effets exceptionnels de la crise du Covid, le PIB par habitant a augmenté en moyenne de 0,7% par an en France (hors Mayotte). Mais les écarts sont grands entre les régions, avec une croissance de plus de 1% par an pour l'Ile-de-France, en tête des régions métropolitaines, quand elle atteint seulement entre 0,2% et 0,3% par an en Normandie, dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche Comté et en Centre-Val de Loire. 

L'Insee explique cette différence par une moindre progression du PIB par emploi, qui représente la richesse créée par emploi et qui rapporte le PIB de la région considérée au nombre d'emplois sur ce même territoire. Selon l'institut, on observe depuis vingt ans dans ces régions "une intensification des déplacements domicile-travail vers l'Ile-de-France", notamment pour la Bourgogne-Franche Comté, ainsi qu'un "vieillissement de la population sur la période, relativement plus marqué en Normandie".

Des travailleurs attirés par Paris et sa région

"L’emploi rapporté à la population active occupée traduit le fait que l’influence de Paris en matière d’emploi s’étend au-delà de l’Île‑de‑France" ajoute l'Insee. En clair : si l'on compare le nombre d'emploi par région avec le nombre de personnes employées, seule l'Île-de-France affiche un ratio supérieur à 1.

Elle attire donc les travailleurs, notamment ceux du Centre-Val de Loire, où ce nombre n'est que de 0,95. Ces mêmes travailleurs, sans faire partie du nombre d'habitants de la région parisienne, contribuent à la hausse de son PIB par habitant.

Plus globalement le taux d'emploi (le rapport entre le nombre de personnes en emploi et le nombre total d'habitants) a aussi connu une "croissance modérée" dans ces régions.

Autre enseignement de cette note: depuis 20 ans, les territoires d'outre-mer, à l'exception notable de la Guyane, ont aussi vu l'écart se resserrer avec la métropole. La croissance du PIB par habitant y a été bien plus forte, avec +1,8% par an en Guadeloupe, +1,7% en Martinique et +1,4% à La Réunion.

"Dans ces trois régions, l'augmentation de l'emploi par habitant sur la période, contribue relativement plus qu'en France métropolitaine à la croissance du PIB par habitant", en particulier à La Réunion, explique l'Insee. En 2020, le PIB par habitant était ainsi de 34 100 euros en moyenne en France.

Il atteint 57 600 euros en Ile-de-France, et est le seul à être supérieur à la moyenne nationale, contre 20 200 euros dans les régions d'outre-mer. La crise sanitaire a pénalisé toutes les régions, mais le PIB par habitant est même retombé sous son niveau de 2000 en Bourgogne-Franche Comté, Grand Est, Normandie et Centre-Val de Loire.

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