Agressions, menaces : les médecins de la maison médicale de Chartres exercent leur droit de retrait

Les médecins de la maison médicale de garde de Chartres exercent leur droit de retrait, face aux agressions dont ils sont victimes. En réaction, la préfète impose leur réquisition pour assurer les gardes, depuis le 30 décembre.

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"Les patients se tapent dessus pour passer les premiers." Julien Cottet, président de l'Ordre départemental des médecins d'Eure-et-Loir, décrit une situation plus que tendue, au sein de la maison médicale de garde de Chartres. L'établissement assure habituellement des consultations entre 20h et minuit en semaine.

Des professionnels de santé libéraux "insultés, agressés", qui ont décidé d'exercer leur droit de retrait. Résultat, pas la peine de se présenter pour voir un généraliste, ce lundi 2 janvier, aux horaires habituels, les portes seront fermées. 

Patients exaspérés

Faute de suffisamment de médecins traitants dans le secteur, cette maison de garde devient "le seul point de chute", cristallisant alors les tensions : "les gens sont exaspérés" affirme Julien Cottet. En Eure-et-Loir, une personne sur trois n'a pas de médecin traitant. Le conseil départemental de l'ordre des médecins précise même que certains professionnels sont contraints de se faire "escorter par la sécurité de l'Hôpital à la fin de leur garde". 

"Quand vous arrivez après 12 heures de travail : la salle d’attente est pleine. Aucune régulation." Sur le site internet "Santé.fr", la marche à suivre est pourtant assez directive : "Avant de se rendre dans une maison médicale de garde (MMG), les patients doivent obligatoirement composer le 15 pour être orientés vers la prise en charge la mieux adaptée à leur état de santé".

Réquisition ou amende 

En réponse, la préfète d'Eure-et-Loir impose leur réquisition, sous peine d'une amende de 3 750 euros. "Notre santé et notre sécurité et celle des patients est menacée, et quand on appelle à l’aide pour crier notre désespoir et celui des patients, la réponse de l’Etat, c’est la fermeté" regrette Julien Cottet. Non seulement, il regrette cette décision, mais la juge "inacceptable" : "le droit de retrait est inaliénable, ce n’est pas une grève" insiste-t-il. 

Une politique "hors de logique"

"Les médecins de cette maison médicale de garde sont en quelque sorte les paratonnerres qui prennent la foudre d'une politique sanitaire totalement hors de logique et hors de liens avec l'exercice libéral." écrit le syndicat Union Française pour une Médecine Libre (UFML), dans un communiqué. 

 L'UFML attend des réponses immédiates, et que "les propositions constructives que font ces médecins [soient] précisément étudiées", affirme le syndicat. "Non dans des réunions interminables et sans autre but que celui de la communication", taclant ainsi celle qui s'est déroulée en début d'après-midi, ce lundi 2 janvier 2023, organisée par la préfète d'Eure-et-Loir. Un rendez-vous "en compagnie des services de l’État, de l'ARS, de la CPAM, des parlementaires, des forces de secours et des représentants de la médecine hospitalière et libérale" précisent de leur côté les services de la préfecture.

En signe de leur mécontentement, les médecins libéraux se réunissent à 18h, devant la préfecture ce 2 janvier.

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