En cette période de confinement dû au coronavirus, l'association BetaMachine de Chartres a lancé un appel pour récupérer des ordinateurs. Elle va les redistribuer aux élèves en manque de matériel informatique via les directeurs d'écoles primaires. L'objectif : empêcher tout décrochage scolaire.
Opération Framboise. Derrière ce drôle de nom, une initiative de l'association BetaMachine de Chartres pour récolter des ordinateurs, les rendre utilisables s'ils sont déclassés et les donner aux élèves dans le besoin dans le département, notamment à Chartres et Dreux.
Le but de l'association est double : éviter le décrochage scolaire et réduire ce qu'on appelle la fracture numérique.On a déjà récupéré des premiers dons, cinquante ordinateurs seront prêts pour vendredi prochain, se réjouit Adrien Soissons, administrateur de BetaMachine. L'idée, c'est de les confier aux directeurs des écoles primaires, les plus à même d'identifier les enfants qui ont le plus besoin d'un équipement informatique dans l'urgence.
1 foyer sur 5 sans ordinateur
D'après une étude de l'INSEE, 18% des ménages en France ne sont pas équipés d'un ordinateur, soit près d'un foyer sur cinq.Par ailleurs, en contactant les écoles du département, Adrien Soissons s'est rendu compte que
Dans l'appel aux dons publié sur leur site internet et relayé sur Twitter, l'association affirme d'ailleurs que "plusieurs enseignants nous expriment leur désarroi face au matériel à disposition des familles".quasiment 90% d'entre elles sont touchées par des inégalités sur l'accès au numérique. Il y a le téléphone portable qui est ultra utilisé. Mais si vous pouvez lire un mail sur un téléphone portable, vous ne pouvez pas utiliser des documents pédagogiques de manière fluide.
Des inégalités se creusent, ne laissons pas ce confinement amplifier les disparités.
Contactée à ce sujet, la direction académique de l'Eure-et-Loir déclare qu'un état des lieux est en cours, et que les directeurs recensent actuellement les problèmes de connexion, le manque de matériel, etc.BetaMachine dispose d'ordinateurs équipés d'une suite bureautique que nous allons mettre à disposition des enseignants volontaires.
— BetaMachine (@betamachinelab) March 22, 2020
Nous souhaitons étendre notre action en collectant les équipements info. des entreprises.#Chartres #SolidariteCOVID19 https://t.co/dkCklLuTIQ
Une opération née il y a un an
Si l'association a déjà collecté une cinquantaine d'ordinateurs, c'est que l'opération Framboise existait déjà, plus précisément depuis un an. "C'est un projet qu'on mène avec différentes régies de quartier sur la question de l'inclusion numérique", raconte l'administrateur de BetaMachine, une association ouverte à tous pour partager gratuitement des connaissances dans les domaines du numérique et de l'artisanat.L'idée initiale, c'était de mettre à disposition de la population la plus éloignée des outils numériques une carte Raspberry (un nano-ordinateur de la taille d'une carte de crédit, baptisé Framboise en anglais NDLR) qui coûte 40 €, facile à programmer et qui permet de faire tourner une suite bureautique et de naviguer sur Internet.
On avait un chantier lancé, des ateliers depuis le mois de janvier, mais on a dû arrêter à cause du confinement, poursuit Adrien Soissons.
Mais la vocation initiale prend tout son sens aujourd'hui, avec des élèves clairement sous-équipés pour suivre un enseignement à distance.
Un processus de dons sans risque ?
L'association a choisi de concentrer ses efforts sur les écoles primaires, normalement à la charge des communes. "Elles sont déjà saturées par la gestion de la vie collective, elles ne sont pas forcément en capacité de fournir des ordinateurs aux parents d'élèves", précise Adrien Soissons, après avoir expliqué que la région et les départements se sont déjà mobilisés sur cette question pour les lycéens et les collégiens.Reste une difficulté et non des moindres en cette période de crise sanitaire :
Si vous avez du matériel dont vous ne vous servez plus, vous pouvez contacter BetaMachine en cliquant ici pour faire un don.mettre en place un processus de récupération des ordinateurs qui soit sans risque pour les donneurs et les bénévoles. On est en train de travailler là-dessus avec la préfecture.