Eure-et-Loir : un collectif réclame un accès à l’hébergement d’urgence pour les nouveaux sans-abri

Un collectif et des syndicats ont manifesté ce mardi 29 juin à Chartres devant la préfecture d’Eure-et-Loir, pour réclamer un hébergement d’urgence pour les nouveaux arrivants sans-abri. Les services de l'Etat assurent qu’ils n’ont jamais autant hébergé de personnes que ces derniers mois.

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Devant la préfecture d’Eure-et-Loir est installée une petite tente de camping. C’est dans ce type de tente que dorment parfois des sans-abri quand ils ne peuvent se rendre le soir dans des centres d’accueil, faute de place.

C’est justement l’accès à l’hébergement d’urgence en Eure-et-Loir qui est pointé du doigt par le collectif AERéSP28 (accueil des exilés et régularisation des sans-papiers). Après un premier rassemblement la semaine passée,  il a de nouveau manifesté ce mardi 29 juin en remettant une tente devant la préfecture.

On se mobilise parce qu’il n’y a plus d’accès à l’hébergement à l’heure actuelle sur le département, explique Céline Le Guay, membre du collectif. Les personnes qui avaient un usage régulier du 115 (numéro d’appel pour l’accueil d’urgence, NDLR) sont maintenues en hébergement d’urgence dans le cadre de la crise sanitaire. Par contre, toutes les personnes qu’on a rencontrées qui sont demandeuses depuis peu se voient refuser leur prise en charge.

Ces personnes en question sont des Euréliens dans le besoin, mais aussi des étrangers dont la situation n'a pas été régularisée.

On leur dit de rappeler, qu’il n’y aurait pas de place avant le mois d’août. On trouve ça inadmissible que les gens soient laissés à la rue.”

Céline Le Guay

210 places d'urgence par nuit

Une situation d’autant plus inadmissible pour le collectif que le gouvernement a annoncé en mai dernier que les 43.000 places d'hébergement d'urgence ouvertes depuis le début de la pandémie seraient maintenues jusqu'en mars 2022. 

S’il est difficile de recenser le nombre de SDF dans le département, les places d’hébergement d’urgence sont précisément comptabilisées par la préfecture.

Elles sont de deux types : d’une part les places dans les centres d’accueil et les foyers dédiées ; elles sont au nombre de 133 en Eure-et-Loir. D’autre part, les places hôtelières et dans ce cas-là, le chiffre varie, car elles dépendent du budget octroyé chaque année par l’Etat aux différentes préfectures. 

En l’occurrence, celle d’Eure-et-Loir a vu sa part augmenter et veut le prouver en chiffres : “Sur l’année 2020, on a réservé près de 4.000 nuitées hôtelières. En 2021, au 30 juin, on a déjà pris en charge 14.000 nuitées hôtelières, ce qui signifie à peu près 80 nuitées par jour.” Soit environ 210 places par nuit en comptant les centes d'accueil.

On n’a jamais fait autant d’hébergement d’urgence dans le département qu’aujourd’hui. Compte tenu de la crise du Covid, il était plus important que jamais de ne laisser personne dehors.

Préfecture d'Eure-et-Loir

4.000 places sur 6 mois

Comment expliquer alors que certains soient justement dehors aujourd’hui ? Tout simplement pour des questions de budget à ne dépasser. 

Il reste à la préfecture de quoi payer “4.000 places pour couvrir les besoins d’ici la fin de l’année” soit sur six mois. Entre ce nombre de places limitées et la fin de l’état d’urgence sanitaire depuis le 1er juin, la préfecture a donc fait le choix de “retrouver un rythme de nuitées supplémentaires” en hôtel similaire à l’avant-Covid, soit une trentaine de places hôtelières par nuit.

Elle assure qu’il n’y a “aucun refus de principe” : “On essaye de faire de notre mieux mais vu les situations administratives et les contraintes budgétaires, on est obligé de prioriser.”

Loi Vs Jurisprudence

Cette question de faire passer en priorité certains et pas d'autres ne passe pour les membres du collectifs qui mettent en avant la loi tirée du Code de l'action sociale et des familles  qui permet à “toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale” d’avoir “accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence”.

De leur côté, les services de l’Etat s'appuient sur une jurisprudence du Conseil d'Etat qui dit qu'un juge doit "apprécier dans chaque cas les diligences accomplies par l'administration en tenant compte des moyens dont elle dispose". Traduction : la préfecture doit agir en fonction de ses moyens. 

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