Un grand territoire rural, et de moins en moins de vétérinaires prêts à se déplacer dans les exploitations. Parmi les agriculteurs, l'inquiétude commence à poindre face au manque de vocation des vétérinaires qui tendent, parfois, à privilégier les interventions sur des animaux "en ville".
"On ne peut pas planifier les problèmes d'urgence", souligne Emmanuel Prehu, éleveur à Unverre, dans l'Eure-et-Loir. "Et c'est vrai que d'appeler un vétérinaire et de tomber sur une boite vocale ou une collègue qui ne fait pas le rural devenait vraiment stressant."La disponibilité des vétérinaires dans le département s'est peu à peu dédiée aux chiens et aux chats, en ville, et moins aux bovins d'élevages, pourtant demandeur d'une offre de soin importante. Mais pour Jean-Luc Jouanigot, vétérinaire mixte rural et canin, la question n'est pas financière, ni du temps passé dans les déplacements. "C'est la reprise, c'est les jeunes qui ne s'orientent plus du tout vers ces filières là", commente-t-il.
A 80 % féminins, mais surtout très majoritairement en provenance de milieux urbains, les nouveaux vétérinaires ne s'orientent pas toujours vers les zones rurales. Ce qui oblige souvent les éleveurs a emmener leur bête directement au cabinet, s'ils veulent bénéficier de soin.
Reportage de Nathalie Héraud et Didier Le Pape, avec comme interlocuteurs :
- Emmanuel Prehu, éleveur
- Jean-Luc Jouanigot, vétérinaire mixte rural et canin
- Nicolas Ligneau, président du Groupement de défense Sanitaire (GDS 28)