"J'accroche mon téléphone sur un pied de cierge et je me connecte sur Skype": avec le confinement, le curé d'Illiers-Combray en Eure-et-Loir, Olivier Monnier, continue de célébrer la messe seul, devant ses fidèles connectés en visioconférence.

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"Ces messes, je les ai commencées quelques jours après le confinement. Je disais la messe seul et je discutais avec un paroissien qui m'a dit qu'on pouvait faire ça avec Skype", explique l'abbé Monnier à l'AFP. Depuis le 18 mars, pour ce curé de 50 ans, installé depuis six mois dans la paroisse, le même rituel se répète avant chaque messe. L'homme d'église revêt sa tenue, la soutane, son écharpe, puis se passe les mains au gel hydroalcoolique avant de prendre son calice avec les hosties.
Il entre alors dans la nef et s'avance dans l'allée principale de l'église Saint-Jacques, au milieu des bancs vides.

C'est curieux pour un prêtre de célébrer devant une église vide, de façon aussi longue, c'est chaque jour et on ne sait pas combien de temps cela va durer,

ajoute-t-il. Les mesures de confinement "ont chamboulé la vie des paroisses à bien des égards", souligne l'abbé.

 A Illiers-Combray - commune où Marcel Proust a puisé dans ses souvenirs de vacances pour écrire Du côté de chez Swann -, le vendredi c'est jour de marché. Le curé a mis dans son panier qui lui sert pour ses emplettes son smartphone et son câble pour célébrer la messe.

Devant l'église déserte, le portail est encore à demi-ouvert. A l'intérieur, l'atmosphère est solennelle. Le curé regarde sous le cierge et vérifie que son appareil est bien fixé et se dit étonné de voir qu'un photographe de l'AFP se soit perdu dans son église.
Sur la partie gauche de la nef, l'abbé Monnier a sorti une statue de Saint Roch, guérisseur de la peste. Tout est prêt, la messe sur Skype peut commencer. Devant l'autel, le curé fait une génuflexion et apparaît dans le champ du téléphone, devant ses ouailles qui d'un seul coup se taisent.

Dimanche, à l'occasion de l'entrée dans la Semaine sainte jusqu'au dimanche de Pâques, l'abbé Monnier a célébré la messe des Rameaux. Il a lu "le grand texte de la montée de Jésus à Jérusalem". Il y avait "36 connexions" contre une dizaine habituellement, se réjouit-il. "Je célèbre la messe seul mais on n'est jamais seul: il y a le bon dieu qui est là. Et souvent avec les paroissiens on discute un quart d'heure vingt minutes après la messe, cela a un petit rôle social", assure le curé.
 
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