Son état de santé s'était encore dégradé depuis quelques jours. L'équipe du zoo-refuge la Tanière, situé près de Chartres, a choisi de mettre fin aux souffrances de Léo, vendredi 14 avril. Accueilli en 2019 à la Tanière, le lion avait été victime de maltraitances dès son plus jeune âge.
"Léo est parti." Patrick et Francine Violas, les deux fondateurs du zoo-refuge La Tanière, près de Chartres, ont annoncé le décès de Léo, dans une vidéo pleine d'émotion, publiée sur les réseaux sociaux ce vendredi 14 avril. Le fauve, victime de maltraitances dès son plus jeune âge, séjournait parmi les pensionnaires du zoo-refuge depuis août 2019, avec son "frère de cœur", Zampa.
Les deux félins, alors âgés de 9 ans, traînaient derrière eux une histoire douloureuse. Ils avaient été castrés et leurs griffes leur avait été arrachées. Dans quel but ? Celui de permettre aux touristes d'être photographiés avec eux, sur les plages et dans les boîtes de nuit d'Espagne.
"Je vois encore, sur les réseaux sociaux, des gens qui dansent, qui rigolent et qui jouent avec des serval ou des gros chats. Mais arrêtez, ne les regardez plus ces vidéos, arrêtez de les liker !", s'insurge Francine Violas. "Ce ne sont pas des jouets", insiste Patrick Violas.
Des complications de santé liées aux maltraitances subies
Difficultés à saisir leur nourriture, à se déplacer, infections aux pattes… Ces pratiques, lucratives et illégales, avaient entraîné de lourdes conséquences pour Léo et Zampa. Du fait de leur castration précoce, leurs crinières n'avaient par ailleurs pas pu se développer.
Contacté par France 3 Centre-Val de Loire, le zoo-refuge confirme que Léo était régulièrement sujet à des abcès au niveau des pattes. Les fourreaux des griffes, en permanence ouverts, avaient permis aux germes d'envahir l'organisme du lion, devenu résistant aux antibiotiques.
Léo avait subi plusieurs opérations, dont la dernière, une laminectomie pratiquée mardi 14 mars, aura duré plus de cinq heures. "Depuis son opération, il était sous constante surveillance", nous explique-t-on, ce samedi 15 avril, au lendemain de son décès.
Depuis quelques jours, la santé de Léo s'était dégradé. "Il a développé ce qu'on appelle un carcinome autour de la vessie. C'est un cancer, en d'autres mots", explique Patrick Violas. Selon le fondateur de La Tanière, depuis quelques jours, le fauve connaissait un état de faiblesse plus important.
Suite à des analyses attestant de la présence du cancer, le couperet tombe. La maladie est incurable. "Léo, depuis hier, commençait à souffrir", indique Patrick Violas dans son témoignage vidéo. "Il nous regardait, en levant la tête, l'air de dire fais quelque chose", ajoute Francine Violas.
Face à ses souffrances, la décision d'euthanasier Léo a donc été prise, dans la journée de vendredi 14 avril. "On a d'abord endormi Léo et puis on lui a fait une piqûre pour arrêter son cœur. C'est ce qu'on pouvait faire de mieux pour lui", raconte Patrick Violas.
Il restera toujours dans notre cœur. On saura toujours que Léo est là.
Francine Violas, fondatrice de La Tanière
Les larmes aux yeux, Francine Violas explique la douleur qu'elle ressent face à cette perte. "C'est comme quand on perd quelqu'un, dans notre famille. Le problème, c'est l'absence, le fait de ne plus le voir", résume-t-elle.
Patrick Violas, lui, salue le travail des soigneurs : "Tout le monde s'est battu jusqu'au bout. C'était un moment très triste" . Aucune autopsie ne sera pratiquée sur le corps de l'animal, le zoo-refuge ayant obtenu l'autorisation de ne pas pratiquer cet examen post-mortem. Suite à son incinération, ses cendres reviendront à la Tanière, où elles seront dispersées.
Pour l'équipe de soigneurs, il faudra aussi veiller sur son compagnon de jeu, Zampa. "Il va être placé sous haute surveillance. Ils avaient une relation forte et fraternelle. Quand Léo avait commencé à être malade, Zampa avait arrêté de manger. Depuis son retour d'opération, il avait recommencé à se nourrir", nous explique-t-on.