De retour de Chine où il accompagnait Emmanuel Macron en visite officielle, Rodolphe Delord, le directeur du ZooParc de Beauval, a pu renégocier le partenariat autour des deux pandas adultes Huan Huan et Yuan Zi, dont la présence en France est prolongée jusqu'en 2027.
C'est donc avec d'excellentes nouvelles que le directeur du ZooParc de Beauval est revenu de Chine ce samedi 8 avril dans l'après-midi. "L'enjeu, c'était d'officialiser la prolongation du partenariat des pandas. Ce qui a été fait", se réjouit Rodolphe Delord, qui faisait partie de la délégation composée de 80 personnalités françaises accompagnant le Président de la République en voyage officiel. "Ça s'est fait en marge de la visite avec l'association chinoise des parcs zoologiques, avec la base des pandas de Chengdu ou sont nés nos pandas, mais aussi avec l'ambassade de Chine en France et l'ambassade de France en Chine", explique-t-il.
"C'était déjà pratiquement accordé avant d'y aller"
Huan Huan et Yuan Zi, les deux pandas "historiques" de Beauval arrivés en 2012 dans le Loir-et-Cher pour une durée de dix ans, auraient déjà dû retourner en Chine depuis 2022. Mais avec la crise du Covid, les deux ursidés n'avaient pas pu regagner leur pays d'origine. Demeurait donc "un flou" pour la suite, "parce qu'avec le Covid, il n'y a pas eu de voyage d'état entre 2019 et cette année alors que le président devait y aller chaque année."
Le bail des pandas n'avait donc pu être officiellement prolongé. C'est désormais chose faite: Huan Huan et Yuan Zi resteront à Beauval jusqu'en 2027. "Je n'étais pas inquiet parce que c'était déjà pratiquement accordé avant d'y aller", explique Rodolphe Delord. "C'est une durée minimum", espère-t-il, "car si les relations avec la Chine restent bonnes comme elles le sont, il n'y a pas de raison qu'ils ne restent pas après cette date."
Le premier bébé panda partira en Chine cet été
En revanche, Yuan Meng, le premier des bébés pandas né en 2017, devra bientôt rejoindre la Chine. "Il aurait déjà dû partir, mais avec le Covid, ça n'a pas pu être fait", explique le directeur du ZooParc. Yuan Meng doit en effet gagner dans le courant de l'été la base des pandas de Chengdu dont sont originaires ses parents. "C'est toujours triste de voir partir un animal", s'émeut Rodolphe Delord, "mais nos animaux bougent tous. L'intérêt pour nous c'est la conservation de l'espèce donc c'est normal qu'il reparte pour se reproduire avec une femelle qui n'a pas de lien de parenté avec lui."
La date précise de son départ n'est pas encore connue, mais le directeur du ZooParc pense pouvoir en dire d'avantage dans deux semaines "car il n'y a pas tant d'avions que ça qui vont en Chine actuellement. Il faut un avion-cargo ou nos soigneurs et vétérinaires puissent accéder à l'animal en permanence et le trafic reprend doucement après le Covid."
Le prochain évènement du ZooParc pourrait donc bien prendre la forme d'une fête pour le départ de Yuan Meng en présence, peut-être, de la marraine du jeune panda, Brigitte Macron. "J'espère vraiment qu'elle pourra revenir voir Yuan Meng avant son départ. Elle n'était pas présente lors du voyage présidentiel, mais je l'ai vue en partant". L'invitation est donc lancée.
Les jumelles panda resteront encore en France jusqu'en 2025
Quant aux deux petites dernières de la famille, les jumelles Yuandudu et Huanlili nées en 2021, elles ne quitteront pas Beauval avant leurs 4 ans. Il reste donc encore deux ans aux visiteurs pour profiter de leur présence dans le parc, "et puis, d'ici là, peut-être qu'on aura d'autres bébés pandas", espère le directeur.
Depuis l'arrivée des pandas en 2012, le ZooParc ne cesse de battre les records de fréquentation. Beauval a accueilli 2 millions de visiteurs en 2022, en hausse de 43% par rapport à 2021 !
Le séjour des ursidés s’inscrit dans une démarche politique que la Chine a engagée dans les années 1940, surnommé la "diplomatie du panda". Le panda géant, espèce endémique de la Chine centrale, est ainsi devenu un symbole de coopération politique lorsqu’il est offert ou prêté à une puissance étrangère.