Yuan Meng va t-il aider la France à signer de gros contrats ? C’est en tout cas ce qu’espère Emmanuel Macron qui a parlé du bébé panda du Zoo de Beauval ce lundi en Chine.
Emmanuel Macron est en visite d'Etat en Chine. La deuxième journée du président de la république en dans l’empire du milieu ce mardi est marquée par la signature d'une cinquantaine d'accords et de contrats commerciaux importants, notamment sur le nucléaire civil et l'aéronautique.
Visiter la Cité interdite, c’est capter un peu de l’esprit du lieu, de la profondeur de la civilisation chinoise. Cette compréhension mutuelle est la clef de notre réussite. pic.twitter.com/MD78tgAatn
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 9 janvier 2018
La diplomatie du panda, kesako ?
A l'occasion de son anniversaire qu'il a fêté dans le Loir et Cher, Emmanuel Macron avait pu visiter le zoo de Beauval en compagnie de sa femme Brigitte Macron et de la famille Delord. Il avait pu ainsi voir Yuan Meng, le premier bébé panda né en France, dont Brigitte Macron est la marraine. Emmanuel Macron a profité de sa visite en Chine pour évoquer le bébé panda qui a été baptisé Yuan Meng le 4 décembre, ce qui signifie "la réalisation d’un rêve". "La France et la Chine peuvent se permettre de rêver ensemble" a déclaré le président de la République.Je me suis rendu à la rencontre d’un petit panda avec ma famille qui s’appelle
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 8 janvier 2018
Yuan Meng « L’accomplissement d’un rêve ».
La France et la Chine peuvent se permettre de rêver ensemble. pic.twitter.com/IHHyA5nF1i
Évoquer Yuan meng pour faire passer un message , c'est ce qu'on appelle la diplomatie du panda.
Car sous son air de peluche photogénique, le panda représente un enjeu économique et diplomatique. La Chine ne prête en effet ses bêtes qu'à des pays alliés, pour dix ans maximum, contre une somme d'argent fixée en fonction du nombre de visiteurs.
Le zoo de Beauval bat d’ailleurs des records de fréquentation depuis la naissance du bébé panda, qui n’a pourtant pas encore été montré au public. Il sera présenté aux visiteurs à partir du samedi 13 janvier, lors d’une autre grande cérémonie.
- Le "prêt de panda", une tradition chinoise qui remonte au VIIe siècle
Depuis le VIIe siècle et la dynastie Tang, la Chine utilise les pandas géants comme cadeau, afin d’entamer ou d’entretenir des relations internationales. Mais c’est depuis Mao Zedong que les pandas géants sont devenus des diplomates à part entière.
En 1972, Richard Nixon est le premier président des Etats-Unis à rendre une visite officielle en Chine. Pour contribuer à la normalisation des relations entre les deux pays, Mao offre alors à Washington deux pandas géants. La tradition prend ainsi une dimension extrêmement symbolique.
A un autre niveau, le panda contribue également à l’expansion du "soft power" (le pouvoir de convaincre sans la force) chinois. Le plantigrade, que les Chinois surnomment "guo bao" ("trésor national"), "donne une image rassurante de la Chine et colle à la doctrine de 'l'émergence pacifique' promue par le précédent président chinois", indique Samuel Richer, responsable du programme Asie de l'Institut Open Diplomacy, interrogé par France Info. Même les noms des pandas ne sont pas anodins : "Ceux envoyés au Japon étaient ainsi nommés Ping Ping et An An, ce qui signifie 'paix', tandis que ceux envoyés à Taïwan s'appelaient Tuan Tuan et Yuan Yuan, ce qui veut dire 'réunion'."
Si le prêt de panda reste totalement symbolique, en diplomatie, cela a "une importance toute particulière", précise le consultant. "Taïwan a ainsi refusé de recevoir un panda en 2006 car les conditions dans lesquelles il était offert auraient pu faire penser que Taïwan acceptait d'appartenir à la Chine."