Revenu universel d’activité : au cœur de la consultation citoyenne à Chartres

Annoncé dès 2022, le revenu universel d’activité doit rassembler les prestations sociales en une aide unique, modulée en fonction des besoins de chacun. Cet automne, le gouvernement a tenu à recueillir la parole citoyenne pour la mise en place de cette réforme, comme à Chartres ce 26 novembre.

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"Que signifie vivre dignement pour vous ?", "donnez quelques exemples de situations indignes selon vous", ou encore "quels les points forts et les points faibles de notre système de prestations sociales actuel ?" Ce mardi 26 novembre, Chartres a accueilli l’avant-dernier atelier citoyen organisé dans le cadre de la consultation nationale sur le revenu universel d’activité.
 
Près d’une centaine de personnes venant de toute la région Centre-Val de Loire, dont 2/3 de citoyens et personnes bénéficiaires d’aides sociales, ont passé une journée entière pour réfléchir et débattre sur ces questions, notamment axées sur le handicap et les personnes âgées.

Au cours des semaines passées, des ateliers ont également été organisés dans cinq villes : Bordeaux, Roubaix, Saint-Etienne et Besançon. Le dernier atelier aura lieu le 2 décembre à Avignon.
 

L’objectif du revenu universel d’activité


Aide au logement, RSA (revenu de Solidarité active), prime d’activité… Actuellement versées par différentes entités administratives, les prestations sociales pourraient bientôt être regroupées en une allocation unique : le revenu universel d’activité. Objectif affiché par le gouvernement : simplifier l’accès et le traitement des demandes de versements.

"Avec la complexité du système actuel, les gens ne demandent même plus les aides sociales auxquels ils peuvent prétendent", se désole Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, présent à l'atelier de rélfexion à Chartres. "Cela génère aussi une certaine défiance, avec l'impression que les aides profitent toujours aux autres."
 
La réforme en profondeur du sytème de prestations sociales a été annoncée par Emmanuel Macron en septembre 2018. Elle avait alors suscité de nombreuses questions, de la nature des prestations concernées aux conditions d’accès, jusqu’à la mise en place de grilles de prestations.

Face à ces problématiques, le gouvernement n’a pas voulu imaginer le revenu universel d’activité seul. Une concertation citoyenne a ainsi été lancée cet automne sur tout le territoire. Objectif : recueillir les avis et répondre aux interrogations.

 

75 000 personnes se sont prononcées en ligne


À côté de ces ateliers citoyens, les Françaises et Français étaient invités à donner leur avis en ligne jusqu’au 20 novembre. Près de 75 000 personnes se sont prononcées sur ce que devra être ce futur revenu universel d'activité.
 
Enfin, en janvier 2020, un jury citoyen sera désigné et suivra une formation. L’idée est de rassembler une quinzaine de personnes représentatives de la population. "Cette phase de concertation donnera lieu à des recommandations", explique Olivier Noblecourt. "Le gouvernement fera des arbitrages et fera une proposition de loi au Parlement fin 2020, voire début 2021". Il faudra ensuite attendre un an à un an et demi avant la mise en place du revenu universel d’activité.

 

Emmanuel Macron et Benoît Hamon : même combat ?

Pendant la campagne présidentielle de 2017, le candidat du parti socialiste Benoît Hamon avait fait du revenu universel son cheval de bataille. Alors, Macron aurait-il repris l’idée de son opposant ? En surface, oui. Les deux revenus universels ont le même but : donner un revenu de base aux plus démunis pour lutter contre la pauvreté.

Mais la proposition de Benoît Hamon visait tous les adultes entre 18 ans et l’âge de la retraite, qu'ils travaillent ou non. L’idée était de verser entre 600 et 700 euros par mois aux personnes dont les ressources ou revenus sont inférieurs à 2 800 euros brut. Selon ses calculs, cela concernait environ 19 millions de personnes.

Le dispositif de revenu universel d’Emmanuel Macron ne correspond pas à celui imaginé par Benoît Hamon puisqu’il cible surtout les plus modestes avec des conditions d'attribution plus strictes. Celui-ci devrait concerner 9 millions de Français.

 
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