Avec l’Opération Sérénité Seniors, la gendarmerie d’Eure-et-Loir veut s’assurer que les personnes âgées isolées sont en bonne santé, répondre à leurs questions sur l’attestation de déplacement, et les avertir des éventuelles arnaques dont elles pourraient être victimes.
OSS. Rien à voir avec le personnage de James Bond raté joué par Jean Dujardin. Cet acronyme désigne ici l’Opération Sérénité Seniors, mise en place par la gendarmerie d’Eure-et-Loir depuis ce lundi 6 avril.
Sur le modèle du Plan Tranquillité Seniors mis en place pendant les grandes vacances, la gendarmerie nationale a décidé d'instaurer ce dispositif au niveau départemental.
"Ce dispositif propose des échanges numériques ou téléphoniques et d'envoyer des patrouilles pour surveiller la situation des personnes âgées en période de confinement", résume le colonel Georges Pierrini, commandant du Groupement de gendarmerie d'Eure-et-Loir.
En quoi cela consiste ?
Les proches inquiets pour leurs aînés peuvent contacter la gendarmerie de deux façons:- Par courriel, sur une adresse mail spécifique (cf. la publication Facebook ci-dessous). Les gendarmes tenteront de joindre par téléphone la personne âgée. "Si on n'arrive pas à la joindre, on déclenchera une patrouille sur site".
- En appelant le 17, mais dans les cas d’urgence uniquement.
Brigade numérique pour répondre aux questions
S’ils se sentent isolés et ont besoin d’informations, les seniors qui savent naviguer sur Internet peuvent s’abonner à la page Facebook de la gendarmerie d’Eure-et-Loir et envoyer un message privé via Messenger à la brigade numérique."Tous les messages sont traités par la brigade numérique basée à Rennes. S'il y a un degré d’urgence ou si la personne a été victime d’une arnaque, la brigade numérique la redirigera vers la brigade locale", précise la gendarmerie d’Eure-et-Loir.
Pour ceux qui n'ont pas Internet, "il est toujours possible à la personne âgée ou à sa famille d'appeler la brigade de gendarmerie", rappelle le commandant du groupement du gendarmerie.
Recréer du lien
Si après l’appel ou la visite, "nous détectons qu'il y a un besoin ou une difficulté, nous prévenons le Centre Social ou la municipalité la plus proche", ajoute-t-il."Prendre des nouvelles de nos aînés pour s’assurer qu’ils ne rencontrent aucune difficulté d’approvisionnement et se sentent en sécurité, c'est une mission qui tient à cœur aux gendarmes euréliens" assure le colonel Pierrini.
L’objectif est de recréer du lien avec les personnes vulnérables, s’assurer qu’elles sont en bonne santé, rappeler les bons réflexes sanitaires, vérifier qu’elles ont bien compris les mesures de confinement et l’attestation de déplacement, et enfin les prévenir contre d’éventuelles arnaques."Ainsi, nous mettons en garde les seniors contre des appels qui viseraient à connaître leur code de carte bleue, ou l'endroit où ils cachent leurs bijoux...", détaille le colonel Pierrini.
Comment reconnaître les faux gendarmes
Aucune arnaque n’a pour le moment été constatée dans le département, et pour continuer dans cette voie, les gendarmes donnent quelques astuces face à une personne en uniforme."Il ne faut pas hésiter à être curieux, à demander qui elle est, par qui elle est envoyée, et sa carte professionnelle." Cette dernière a désormais un format de type carte vitale. "Si l’on vous présente donc une carte professionnelle en papier ou en carton, il s’agit à 95% d’un faux."
Autre astuce concernant les PV en cas de non-respect des consignes de confinement par exemple : "en aucun cas un gendarme ou un policier ne vous demandera de payer une amende immédiatement en numéraire". S’il le fait, c’est un escroc déguisé.