Téléconsultations pour le suivi de grossesse, précautions accrues lors des examens, sortie précoce après l’accouchement… L’ordre des sages-femmes d’Eure-et-Loir fait le point sur les mesures pour accompagner au mieux les femmes enceintes pendant cette crise du Covid-19.
Face à cette pandémie de coronavirus et avec le confinement imposé, des femmes enceintes ou sur le point d’accoucher et les futurs parents en général, se posent légitimement beaucoup de questions comme : "faut-il venir à l’hôpital ?"
"Ce sont des questions qu’on entend régulièrement", confirme Quentin Miniscloux, président du conseil départemental des sages-femmes d’Eure-et-Loir.
Et la réponse est oui ! "Vous n’allez pas venir en réa, mais à la maternité. Si on prend tous des précautions supplémentaires avec l’épidémie, il n’y a pas de raison que cela perturbe l’accouchement et l’hospitalisation après l’accouchement", assure le président du conseil départemental des sages-femmes d’Eure-et-Loir.
Dans le cas de l’hôpital de Chartres où il travaille, "on est tous porteurs de masques, on a un circuit spécifique pour les patientes qui sont suspectes ou avérées Covid", précise-t-il.
Pour limiter au maximum les allées et venues, ce centre hospitalier "bénéficie du concours de la sécurité civile de Nogent-Le-Rotrou", ajoute Yvon Le Tilly, directeur adjoint. "On a des militaires qui filtrent les entrées à l’entrée principale de l’hôpital et au Pôle Femme-Enfant."
A Dreux aussi, des précautions supplémentaires sont prises : des contrôles sont effectués avant de pénétrer dans la maternité, comme l'indique ce tweet.
Les femmes enceintes seront orientées directement vers la Maternité où un contrôle à l'entrée sera également réalisé.
— Hôpital de Dreux (@ChDreux) March 18, 2020
Cependant, toutes les consultations de suivi ne se font plus sur place. Voici un petit point pour vous y retrouver.
Pendant la grossesse
Sauf cas particulier, la téléconsultation par téléphone ou visio-conférence est privilégiée pour le suivi de la grossesse. "De plus, les sages-femmes sont aussi autorisées, depuis le 31 mars 2020, à assurer trois actes supplémentaires à distance : l'entretien prénatal précoce, les sept séances de préparation à la naissance et le bilan de prévention", rappelle Quentin Miniscloux."Ces consultations à distance sont prises en charge à 100% par l’assurance maladie afin de lever toutes difficultés financières pour les patientes et simplifier les contraintes administratives des professionnels de santé en cette période", a précisé le Ministère de la Santé.
Mais certaines consultations physiques restent indispensables comme les échographies ou l’examen du 4ème mois et du dernier trimestre.
Suivant les recommandations nationales, l’ordre des sages-femmes d’Eure-et-Loir rappelle qu’"aucun accompagnant ne sera accepté" lors de ces examens et que l’heure de rendez-vous "devra être respectée pour ne pas attendre en salle d'attente, encore moins en présence d'autres patients."
Pendant l’accouchement
Le conseil de l’ordre des sages-femmes recommande tout d’abord aux femmes d’accoucher dans les centres qui les ont suivies.Par ailleurs, dans le contexte de l’épidémie, le ministère de la Santé a déclaré que "la présence du conjoint est possible, sous certaines conditions, lors de l'accouchement". Mais cela dépend en fait de l’organisation mise en place dans chaque maternité.
La direction de l’hôpital de Chartres autorise "la présence uniquement du papa, avec le moins d’allées et venues possibles". "Il n’y a strictement aucune crainte à avoir concernant la qualité de prise en charge", assure Yvon Le Tilly.
Le centre hospitalier de Dreux avait pour sa part interdit la présence de "l'accompagnant en salle d'accouchement", avant de modifier son fonctionnement et d'autoriser la présence de l'accompagnant à partir du 10 avril.
A noter que ces règles peuvent être amenées à changer dans les semaines à venir en fonction de l’évolution de l’épidémie de Covid-19.
Et l’accouchement à domicile ?
L’ordre des sages-femmes met en garde contre la tentation de mettre au monde son bébé à domicile.Au-delà de la sélection rigoureuse des patientes pour ce type d’accouchement de façon générale, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) rappelle que la réactivité des secours, qui seront mobilisés pour un accouchement à domicile, est déjà sous tension du fait de la crise sanitaire.
Des conseils visiblement suivis pour le moment puisque l’hôpital de Dreux n’a pas eu de demande d’accouchement à domicile par les patientes jusqu’alors. Le centre hospitalier de Chartres n’a aucune indication sur ce point.
Sortie au bout de 48 heures
Une fois le bébé né et s'il n'y a pas de complications, les sorties précoces sont favorisées. C’est par exemple le cas à Chartres où les femmes sortent au bout de 2 jours, contre 3 à 4 jours habituellement, d'après Quentin Miniscloux.Ce dernier insiste sur l'importance de maintenir le suivi avec des mesures plus strictes et des changements de pratiques.
Il ne faut pas se murer chez soi et se dire "je verrai quand j’accoucherai".