Lors d’une conférence de presse ce mercredi matin, la préfète d’Eure-et-Loir et l’Agence régionale de santé constatent une "augmentation galopante" du taux d’incidence. Ils incitent les personnes âgées et vulnérables à recevoir leur 4e dose de vaccin.
Après la recommandation de la ministre de la Santé ce lundi 27 juin de remettre le masque dans les transports en communs, c’est la Première ministre Elisabeth Borne qui a demandé ce mardi aux préfets et aux autorités sanitaires de sensibiliser les Français sur la question.
Aussitôt dit, aussitôt fait : Françoise Souliman, préfète d’Eure-et-Loir, a tenu ce mercredi 29 juin une conférence de presse avec Denis Gelez, le délégué départemental de l’Agence régionale de santé (ARS).
Hausse depuis fin mai
Pour expliquer ces recommandations, ils ont donné les derniers chiffres liés au Covid-19 en Eure-et-Loir. La préfète pointe une "augmentation assez galopante du taux d’incidence" : "Nous sommes à plus de 625 pour 100.000 là où nous étions à 402 la semaine dernière. Nous avons aussi un taux de positivité 32% contre 27% la semaine dernière."
Quand l’on se rend sur Santé Publique France, les données remontées par le laboratoire montrent en effet un taux d’incidence de 404,73 sur une semaine glissante au 18 juin, et de 625,72 au 25 juin. Si l’on regarde par ailleurs deux mois en arrière sur ce diagramme, l’on s’aperçoit que le taux remonte depuis fin mai.
Cependant, Françoise Souliman souligne que la maladie se manifeste beaucoup "sous forme de grippe ou de bronchite", et "n’induit pas une augmentation de la pression hospitalière" pour l’instant. "On est à 21 personnes hospitalisées pour Covid, là où la semaine dernière on était à 29." Le site CovidTracker parle quant à lui de 48 hospitalisations sur les sept derniers jours.
La préfète manifeste malgré tout une forme d’inquiétude car sur les analyses de tests PCR, les sous-variants d’Omicron, BA.4 et BA.5, seraient devenus majoritaires. D'après les dernières recherches, le BA.5 serait encore plus contagieux. Ces souches, signalées en Afrique du Sud, ont déjà frappé le Portugal qui a eu un pic de contaminations début juin et qui voit désormais la décrue arriver.
D’après Denis Gelez, au Portugal, "la courbe commence à s’inverser et si l’on calque à peu près [sur la France, NDLR] cela fait encore 3 semaines de montée et on monte vraiment en flèche donc les trois semaines qui viennent sont cruciales".
Un pic mi-juillet
Les autorités s’attendent donc à un pic vers la mi-juillet. Or d’après la préfète : "Il faut éviter absolument les hospitalisations en période estivale puisqu’on embolisera l’hôpital qui est en difficulté sur ces périodes-là."
Pour empêcher toute saturation des hôpitaux, préfecture et ARS incitent donc d’une part à "renouer avec les gestes barrières" ; et d’autre part à déployer la 4e dose (ou 2e dose de rappel) pour les personnes âgées et vulnérables. "On a des taux insuffisants de vaccination, regrette Denis Gelez. Pour les personnes en Ehpad, 28,9%. Pour les plus de 60 ans, 17% ont fait leur 4e dose. C’est un chiffre très faible."
"Aujourd’hui on sait que le variant circule beaucoup dans la population active, chez les 30-59 ans et on a toujours dans les hospitalisations des personnes de plus de 65-70 ans. Donc c’est la population active, jeune qui transmet beaucoup aux personnes âgées", ajoute-t-il pour inciter ces dernières à se faire à nouveau vacciner.
Relancer les pharmacies
Pour ceux qui le souhaitent, ils peuvent aller recevoir l’injection en pharmacie… A condition que l’officine ait des doses, ce qui n’est pas toujours le cas. La préfecture et l'ARS le savent bien, ils comptent d'ailleurs envoyer une lettre commune pour expliquer "la nécessité absolue de reprendre les vaccinations". "On fait le nécessaire pour renouveler le message auprès des pharmacies, qu’elles se réapprovisionnent."
L'Eure-et-Loir n'est bien évidemment pas le seul territoire de la région concerné par cette hausse. Vous pouvez d'ailleurs voir sur cette carte le taux d'incidence par département sur la semaine passée.