Services de réanimation saturés, variant britannique en pleine flambée, personnels débordés : l'Eure-et-Loir fait partie des 20 départements sous surveillance renforcée face au covid-19. Le gouvernement devrait statuer sur leur sort au cours d'un conseil de défense ce mercredi 3 mars.
Depuis le mois d'octobre, la pandémie progresse à nouveau en France, et fait craindre un nouveau débordement des services de réanimation et un troisième confinement. Une étape supplémentaire a été franchie le 25 février, avec le placement sous surveillance renforcée de 20 départements. Les collectivités concernées, parmi lesquelles Paris, Lyon, mais aussi le Pas-de-Calais et l'Eure-et-Loir, pourraient rapidement prendre des mesures de reconfinement limité, par exemple le week-end. Certaines villes, comme Nice et Dunkerque, se sont déjà vu imposer de telles mesures locales fin février.
Le 12 février dernier, la préfecture eurélienne déplorait déjà un taux d'incidence en "forte progression : 191,0 pour 100 000 habitants contre 172 la semaine dernière" et s'inquiétait de voir le département avoir l'une des plus fortes accélérations au niveau national. Dans le dernier point de l'ARS publié ce 2 mars, ce taux d'incidence est passé à 253, loin devant la moyenne régionale de 177,80 pour 100 000 habitants.
L'autre indice inquiétant est celui de la tension hospitalière : au mois de mars, les chiffres d'occupation des lits de réanimation en Eure-et-Loir ont retrouvé un niveau comparable à celui des précédents pics de l'automne et du printemps 2020. Et l'équation se corse encore d'une inconnue supplémentaire : les "variants d'intérêt" du covid-19, versions mutées et potentiellement plus contagieuses et résistantes du coronavirus. Selon Santé Publique France, le variant britannique, apparu pour la première fois à Tours sur le territoire nationale, représente déjà plus de la moitié des nouvelles contaminations en Eure-et-Loir (et dans une quarantaine de départements) entre le 21 et le 27 février 2021.
Quelles options possibles ?
A ce jour, plusieurs options sont possibles dans les vingt départements sous surveillance renforcée. Un confinement limité au week-end pourrait se rajouter au couvre-feu, et on pourrait aussi voir le retour de l'attestation dérogatoire, la réduction des jauges des commerces, la fermeture des parcs et jardins publics, des grande surfaces au-delà d'une certaine superficie, voire de l'interdiction de certaines rues et quai fréquentés.
Si aucun scénario n'est encore envisagé selon l'exécutif, ces différentes mesures pourraient se cumuler, ou non, en fonction des indicateurs de circulation de l'épidémie au niveau local.
Des hôpitaux à bout de souffle
Ces mesures possibles ont aussi de quoi inquiéter dans le reste de la région, en particulier l'Indre-et-Loire et le Loiret, les deux départements les plus urbanisés et où la pandémie progresse le plus vite après l'Eure-et-Loir. Ce 2 mars, le taux d'incidence du Loiret était déjà à 150 cas pour 100 000 habitants dans le Loiret et de 197 pour l'Indre-et-Loire, tous deux en hausse sur les derniers jours. Par ailleurs, la tension hospitalière est aussi en hausse dans le Loiret, avec 53 personnes hospitalisées en réanimation ou en soins critiques.
Selon les décisions prises lors du conseil de défense de ce 3 mars, les mesures de confinement qui pourraient s'imposer dans les département sous haute surveillance pourraient tout aussi bien être élargies à d'autres territoires dans les prochaines semaines.
Les vaccinations dans la région, quant à elle, n'ont pas encore atteint les 200 000 doses distribuées, et seules 66 000 personnes ont reçu la seconde injection à ce jour selon le dernier point de l'ARS, soit 2,58% de la population régionale. A l'échelle nationale, 4,53% des Français ont reçu au moins une dose de vaccin, 2,45% ont reçu les deux doses.