Après avoir acquis une Citroën 2CV de 1959 à l’automne dernier, Eric Toutin a profité du confinement pour la restaurer dans son garage à Dreux (Eure-et-Loir). Il a tout étudié pour qu’elle corresponde en tout point à un modèle de l’époque. Un modèle qui lui rappelle des souvenirs.
Eric Toutin restaure des voitures anciennes depuis 30 ans, essentiellement des modèles italiens. Mais une petite annonce à l’automne dernier a attiré son attention : "J’ai eu l’occasion de découvrir une 2 CV d’avant 1960. Celles-là sont les plus intéressantes."
Intéressantes car elles ont plus de valeur que les modèles récents. Mais ce n’est pas seulement cet aspect que cherchait le Drouais : "le capot ondulé donne une autre atmosphère, les portes suicides, qui s’ouvraient à l’envers face à la route, aussi. Je suis assez nostalgique de cette période-là", souffle-t-il.
Eric a acheté cette voiture d’occasion à Bordeaux et la conduite à Dreux. "J’ai fait l’inventaire des pièces et de tout ce qu’il manquait. Elle était à 80 - 90% complète." Châssis, moteur, électricité, tout était à refaire : "Il n’y avait rien de bon à part les trains roulants [les essieux, NDLR] et la carrosserie."
Pièces et outils difficiles à trouver
Commence alors une étape ardue : trouver les parties manquantes ou à changer. "Les pièces de voitures anciennes avant 1960, c’est assez compliqué à trouver", souligne-t-il.
Les pièces mais aussi les outils, "car il faut des outils bien spécifiques de Citroën pour démonter tout cela". Heureusement, il a pu emprunter ce matériel à une connaissance.
Eric ne se simplifie pas la tâche puisqu’il veut faire une réplique d’une 2CV telle qu’elle était à sa sortie d’usine en 1959. Il repeint donc la carrosserie en bleu glacier : "En 1959, c’était la première année où l’on pouvait choisir au catalogue cette couleur, car avant toutes les 2CV étaient grises. J’ai opté pour cette teinte-là que je trouvais plus sympa."
Même réflexion pour le capot ondulé "qui a été arrêté en 1960", et la capote longue qui part du haut du toit avant et descend en bas du coffre : "c’était une option aussi à l’époque".
Pas une copie du Corniaud
La couleur, les portes suicides, le capot ondulé… Mis à part la capote longue, elle pourrait être la copie extérieure de la 2CV de la mythique scène du début du Corniaud.
La voiture d’Eric rappelle aussi celle du Gendarme de Saint-Tropez, où soeur Clotilde fonce sur les routes jusqu'à mettre la 2CV en miettes, un clin d'oeil au Corniaud.
S’il connaît très bien la scène et pense que l'année de construction du véhicule du film doit également être 1959 ou 1960, Eric n’a jamais voulu faire une copie. Simplement recréer ce modèle mythique et se faire plaisir.
"Je me fais plaisir"
Il en a d’ailleurs profité pendant le confinement : "Cela m’a permis d’aller tous les jours dans mon garage et j’étais tout seul donc il n’y avait aucun risque". Les deux mois n’ont cependant pas suffit à achever la restauration : "Avec le carrossier on doit finir les ailes qui ne sont pas encore tout à fait débosselées, les portes, les ailes arrières…"
Il estime qu’elle sera opérationnelle pour juillet et il compte bien en profiter : "C’est agréable quand on a tout refait de se promener avec, sur des petites routes de campagne. Toutes les voitures que j’ai faites, je roule un peu avec. Je me fais plaisir. On va dans des rassemblements pour montrer le travail effectué", savoure-t-il.
Il ne souhaite pas dans l'absolu s'en séparer, "mais si ça se présente, peut-être que je la vendrais." L’argent de la vente lui servirait alors à rénover une autre voiture. "Malheureusement, je ne peux pas garder toutes les voitures que j’ai faites, je n’ai pas la place !"