A pédale ou à détection infrarouge, deux sociétés d’Eure-et-Loir se sont lancées dans la fabrication de distributeurs de gel hydroalcoolique sans contact.
Dans la crise du coronavirus, c’est une des recommandations maintes fois répétées : il faut se laver les mains plusieurs fois par jour avec du savon ou du gel hydroalcoolique. Avec la réouverture des commerces, de plus en plus de distributeurs automatiques de gel sont et vont être installés à l’entrée des magasins.
L’objectif est évidemment sanitaire, mais cela évite aussi de placer du personnel à l’entrée pour distribuer du gel. Des entreprises mettent également des distributeurs dans leurs locaux pour leurs salariés.
Sur le territoire national, de plus en plus de sociétés conçoivent et fabriquent des dispositifs pour se désinfecter les mains sans avoir rien à toucher. Deux sociétés d’Eure-et-Loir (mais il y en d’autres) ont réfléchi et conçu chacune leur modèle, en fonction de leur savoir-faire et leurs spécificités.
La borne "Hydro'gel"
La société IDF Laser a été créée en 2010. Elle est basée à Bonneval et emploie douze salariés. Cette société est spécialisée dans la sous-traitance industrielle. Son activité principale est la découpe laser, le pliage et le soudage des métaux : acier, inox, aluminium.Elle travaille aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers : des pièces détachées pour les boîtes de vitesse, des pièces pour l’aéronautique, mais aussi des hottes aspirantes, des crédences de cuisine, des plaques de cheminée… ainsi que des objets décoratifs aussi bien pour l’intérieur que l’extérieur.
Pour la petite histoire, c’est le maire de Bonneval qui lui a commandé le distributeur automatique de gel : il voulait en équiper la mairie. Aussitôt dit, aussitôt fait. La société n’a pas mis longtemps pour concevoir et réaliser le produit : une colonne tout en inox alimentaire, avec un système de pédale à actionner avec le pied pour faire couler le gel dans les mains.
À l’intérieur : une cuve en inox pleine de gel, d’une capacité de 1,9 litre, et permettant 900 passages. La borne "Hydro'gel" est autonome puisqu’elle ne nécessite pas d’alimentation électrique.
La société peut produire 150 distributeurs par jour. Elle a déjà équipé aussi bien des commerces que des cabinets médicaux, des notaires, et même des clubs de sport.
On s’est dit que, grâce à une colonne d’inox munie d’une pédale et équipée d’une bouteille de gel hydroalcoolique, on pouvait participer à la lutte contre l’épidémie et se créer un nouveau marché. Pour nous, c'est une façon de se démarquer avec un produit 100 % fabriqué en France. Salem Bouhraoua, IDF Laser
La borne "Civic"
A quelques kilomètres de là, toujours dans le département d’Eure-et-Loir, se trouve la société d’Eric Rassinoux. Cette entreprise familiale créée par le grand-père, et le père de ce dernier dans les années 70, est spécialisée dans la tôlerie de précision : découpage, pliage, soudure et finition. Elle conçoit des bornes interactives pour la restauration rapide par exemple ou des équipements industriels automatisés.L’idée de créer un distributeur de gel hydroalcoolique a été lancée le 10 avril dernier. Tout est ensuite allé très vite. Pour cet entrepreneur, la situation sanitaire imposait de concevoir une borne sans contact : une dose par simple passage de la main devant la cellule infra-rouge distribue du gel hydroalcoolique en moins de trois secondes.
Le prototype a été créé à la fin du mois, et la commercialisation a débuté le 4 mai. La capacité de la borne "Civic" est importante : les deux bidons de 5 litres permettent 3 200 doses.En interne, nous avions le savoir-faire pour fabriquer des bornes avec une base en acier, on a créé une carte électronique avec système de détection automatique par infrarouge sans contact. Éric Rassinoux
Les premières commandes ont été enregistrées dans de nombreux domaines : laboratoires, usines, commerces, mais aussi cabinets médicaux. La société peut même personnaliser la borne aux couleurs de l’entreprise, et faire ainsi du sur-mesure.
Prochaine étape : la société veut créer une borne pour l’extérieur en acier inoxydable.
Bien sûr, il y a un effet d’aubaine et d’opportunité, mais je suis fière de mon équipe : le projet a fédéré tous les salariés. Certes, le climat actuel est anxiogène, il y a des inquiétudes, mais nous avons su nous motiver pour mener à bien cet outil, utile à tous. Éric Rassinoux