Rien ne va plus au conseil municipal de Châteaudun. L'opposition municipale "Châteaudun pour tous" s'inquiète de la dette "abyssale" de la commune et accuse le maire d'en être responsable, demandant sa démission.
C'est un coup de tonnerre à Châteaudun. Par voie de presse, "Châteaudun pour tous" alerte sur la situation financière de la ville jugée "catastrophique".
Christophe Seigneuret, Thierry Martin et Clément Poirier, membres du groupe d’opposition, demandent "la mise sous tutelle de la ville" et "la démission du maire" Fabien Verdier.
Des comptes dans le rouge
De 23 millions d'euros au début du mandat, en 2020, la dette de la commune pourrait atteindre les 28 millions d'ici à quelques mois. Depuis le mois d’avril, Châteaudun est placée sous statut d’urgence et de surveillance par les services de l’État, en raison de sa situation financière.
"Nous sommes blacklistés de tous les établissements bancaires français, affirme Christophe Seigneuret. Aujourd'hui, la municipalité est contrainte d'emprunter en Allemagne ou auprès d'une société privée à Paris."
L'ancien candidat aux élections municipales de Châteaudun dit qu'il ne peut pas "rester silencieux" et pointe du doigt la gestion financière du maire.
La ville de Châteaudun, c'est le Titanic ! Fabien Verdier et son orchestre continuent de jouer leur symphonie alors que le bateau coule.
Christophe Seigneuret, "Châteaudun pour tous"
Il dénonce notamment le train de vie de la mairie et indique que Fabien Verdier et son équipe ont augmenté leurs indemnités d'élus de 25 000 euros, tandis que dans le même temps la taxe foncière "a explosé".
Le maire riposte
La réponse de l'édile ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué de cinq pages, Fabien Verdier dénonce "des propos échevelés, désordonnés, approximatifs, infondés".
"Leur critique, marquée par des absences répétées en conseil municipal et malheureusement à d’autres moments phares de la vie de notre ville, manque de cohérence et de fondement", appuie-t-il.
Il défend son bilan et affirme que "la gestion financière de la ville est rigoureuse" mettant en avant le maintien d'un "budget stable d'environ 12 millions d'euros par an pour les charges de personnel" et des économies faites "notamment grâce à des mesures de gestion énergétique, comme l'optimisation du chauffage".
Une dette héritée de la précédente municipalité ?
Sur l'augmentation de la taxe foncière, Fabien Verdier se justifie en évoquant "des contraintes extérieures, notamment l'augmentation des coûts de l'énergie" ainsi que la Loi de finances qui augmente les bases des taxes foncières chaque année.
Il rappelle que la taxe foncière a baissé durant les trois premières années de son mandat, et indique avoir diminué les impôts locaux.
Enfin, concernant la dette de Châteaudun, le maire rejette la faute sur la précédente municipalité, celle de l'ancien maire Alain Venot.
Nous avons hérité d'une dette de 23 millions d'euros et de 14 emprunts à taux variable, conséquence d'une gestion passée calamiteuse. Avec des infrastructures en très mauvais état : des routes aux bâtiments.
Fabien Verdier, maire de Châteaudun
Des services publics dégradés ?
Mais Christophe Seigneuret ne s'arrête pas là et accuse Fabien Verdier de "jouer" avec l'argent des contribuables pour ses intérêts personnels.
Selon lui, beaucoup d'argent public seraient mis dans les réceptions, le marketing et la communication aux dépens de services publics comme la sécurité, la propreté ou la culture.
Il prend l'exemple de la police municipale dont les effectifs et l'amplitude horaire auraient réduit depuis 2020. "Avant, les policiers municipaux étaient 20, aujourd'hui, ils sont huit, et seulement deux sont armés. Le commissariat ferme à 17 heures en semaine et n'est pas ouvert le week-end."
Attirer les investisseurs
De son côté, le maire riposte et affirme "concentrer les dépenses sur des projets structurants" pour attirer des investisseurs et des promoteurs.
Il met en avant l'installation de plusieurs entreprises génératrices d'emplois à Châteaudun, telles que Alltricks ou la société Etivol-Opalex.
Le redressement industriel et économique de la ville est en cours (...) Nous construisons et bâtissons un avenir prospère. Ce redressement prendra entre 10 ans, 15 ans et 20 ans.
Fabien Verdier, maire de Châteaudun
"On n'attire pas les mouches avec du vinaigre, rétorque Christophe Seigneuret. La municipalité fait tout à l'envers. Ils veulent d'abord attirer des investisseurs et des promoteurs alors que Châteaudun, aujourd'hui, a une image et un quotidien qui ne permet pas de les accueillir dans de bonnes conditions."
Il conclut : "Le projet municipal de Fabien Verdier, c'est Fabien Verdier. Il se sert avant tout lui-même et sa carrière en utilisant Châteaudun, le Grand Châteaudun et l'argent public."