Municipales : en Eure-et-Loir, les députés réagissent après la suspension de la "circulaire Castaner"

Lancée en décembre 2019, la circulaire Castaner appelait entre autres au "nuançage" des listes dans les communes de moins de 9000 habitants. Vivement critiquée par l'opposition, trois dispositions de cette circulaire ont finalement été retoquées par le Conseil d'Etat le 31 janvier.

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Vendredi 31 janvier, le Conseil d'Etat a suspendu trois dispositions de la "circulaire Castaner", après le recours du parti Les Républicains. Le texte du ministère de l'Intérieur avait déclenché le courroux de l'opposition dès sa publication le 10 décembre 2019.

Parmi les points les plus décriés : le "nuançage" des listes dans les communes françaises de moins de 9000 habitants, lors des prochaines élections municipales, contre 1000 habitants aujourd'hui.  

 

Qu'entend-on par "nuançage" ?


Jusqu'à présent, lorsqu'une tête de liste se présentait sans parti dans une commune de plus de 1000 habitants, c'était au préfet de lui attribuer l'étiquette "divers droite" ou "divers gauche". Pour les villages de moins de 1000 habitants (qui représentent 3 % des communes françaises), il était donc possible qu'un candidat sans étiquette soit élu. 

En réhaussant ce palier à 9000 habitants, cela laisserait entendre que 96 % des communes françaises pourraient potentiellement être dirigées par des maires sans étiquette. La couleur politique de ces villes disparaîtrait donc des radars.

D'où l'agacement des partis d'opposition : ceux-ci soupçonnent la majorité de vouloir camoufler de potentiels mauvais résultats dans les communes rurales, où LREM serait aujourd'hui moins implantée que d'autres partis.

 

Les députés LR et LREM d'Eure-et-Loir réagissent


Sur Twitter, le député LR d'Eure-et-Loir Olivier Marleix s'est réjoui de la suspension de cette disposition. 
 
En revanche, pour le député LREM Guillaume Kasbarian, l'ordonnance du Conseil d'Etat va à l'encontre de la volonté des maires ruraux.

"Il serait (...) regrettable de renoncer à répondre à une demande de la plupart des élus locaux dans nos villages : que les candidats « sans étiquette » dans la ruralité ne se voient pas attribuer arbitrairement une couleur politique qu’ils n’ont pas sollicitée et dont ils ne veulent pas, explique-t-il dans un communiqué. Qu’on leur laisse leur liberté !"
 
Quoiqu'il en soit, le ministre de l'Intérieur devra revoir sa copie avant le mois de mars prochain.

 
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