Nommée présidente de l’Arcep, le gendarme des télécoms, Laure de La Raudière ne pouvait cumuler les mandats et a cédé sa place de députée à son suppléant Luc Lamirault, un chef d’entreprise qui est loin d’être un néophyte de la politique.
Nous vous avions abondamment parlé en janvier dernier de la nomination de Laure de La Raudière à la tête de l'Autorité de régulation des télécoms (1ere femme nommée à ce poste, réaction choquée du patron de Free…), beaucoup moins de son remplaçant, Luc Lamirault. C’est désormais chose faite au travers de cet article.
Sa carrière politique a débuté il y a plus de 30 ans : il a en effet été maire sans étiquette de Saint-Denis-d'Authou de 1989 à 2018. A la suite de la fusion entre Saint-Denis d'Authou et Frétigny, il devient maire de la commune nouvelle de Saintigny de 2019 à 2020. “J’avais décidé de m’arrêter en 2020”, assure-t-il.
En parallèle il a été conseiller général puis départemental d'Eure-et-Loir de 1992 à 2021. Il n’a pas brigué de nouveau mandat aux dernières élections, préférant se consacrer à son rôle "chronophage" de député sur la 3ème circonscription, dite de Nogent-le-Rotrou.
Suppléant de la députée Laure de La Raudière depuis les élections législatives de 2017, il l’a en effet remplacée à partir du 22 janvier 2021, quand cette dernière a été officiellement nommée président de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse).
Un député de terrain
Homme politique de centre-droite, Luc Lamirault se présente comme un député de proximité : "Je réserve 4 jours par semaine (weekend inclus) pour être sur le terrain, aller voir les maires, les entreprises, les associations." Membre de la commission des affaires économiques à lAssemblée nationale, il fait partie du groupe Agir ensemble, mais il n’a jamais voulu adhérer à aucun parti. "Ce n’est pas ma logique, assure-t-il. J’ai envie de voter en conscience et de ne pas avoir un parti qui me dise ce qu’il faut que je fasse. Cela m’arrive de voter à la fois des amendements proposés par les Républicains et par les socialistes."
Malgré ces six mois d'expérience seulement, il est déjà intervenu en tant qu'orateur d'Agir ensemble sur la rémunération des agriculteurs qui semble être l’un de ses chevaux de bataille. "Je me suis appliqué à aller voir tous les acteurs impliqués par cette loi, agriculteurs et grandes surfaces présents sur le territoire", explique-t-il
?? J’interviens pour le groupe @AgirEnsemble_AN sur la PPL visant à mieux rémunérer nos #agriculteurs de @GBessonMoreau
— Luc Lamirault (@LamiraultLuc) June 24, 2021
Il est essentiel de permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail par un juste prix payé ❗️@J_Denormandie pic.twitter.com/D3twCw9Fvd
Il faut dire qu’il connaît bien ce secteur : il possède une petite exploitation de 30 Ha (grandes cultures), ainsi que quelques brebis : “Cela me permet avec des petites quantités de bien comprendre ce qu’il se passe”.
Ses dossiers prioritaires
Parmi les autres dossiers sur lesquels planche Luc Lamirault, il y a aussi la loi sur l’impact environnemental du numérique. Il défend la plus grande mutualisation possible des antennes relais pour éviter d'en implanter à outrance et privilégier une bonne couverture de téléphonie mobile. Il n'est pas encore question pour lui de parler de la 5G : "Je veux d’abord couvrir correctement la circonscription en termes de téléphonie mobile", c'est-à-dire éliminer les zones blanches en Eure-et-Loir.
Autre thématique en lien avec l'environnement : la loi climat et résilience. Il est intervenu pour encourager "les villes et les régions à faire des parkings relais aux gares pour inciter les uns et les autres à prendre les transports en commun" ; pour diminuer les vols internes de moins de 2h30, et utiliser dans ces cas-là le train à la place de l'avion ; pour défendre la collecte du verre sous forme de consigne.
Il ne faut qu’on fasse de l’écologie punitive mais de l’écologie qui fasse changer les façons de fonctionner des uns des autres, que chacun prenne conscience de ces gestes au quotidien pour la planète.
Ces questions se traitent sur la durée, or le mandat de Luc Lamirault est très court : il se termine en juin 2022. Quand on l'interroge sur sa volonté d'ores et déjà de se présenter aux législatives, il préfère ne pas répondre : "Je vais continuer avec les textes qui vont arriver sur le séparatisme, l’amélioration des rémunérations des aides à domiciles, des assistantes familiales..." Et il verra dans un an ce qu’il fera.
Ses pratiques numériques
Comme beaucoup d'élus aujourd'hui, il a son site internet, sa page Facebook et son compte Twitter sur lesquels il publie fréquemment du contenu. Une habitude qu'il a prise semble-t-il depuis le Covid-19.
"C’était encore plus important au moment où l'on ne pouvait pas se voir que je puisse montrer que, malgré la crise sanitaire, j’étais actif en tant que député, plaide-t-il. Je vais continuer sur le même rythme de rendre compte de mon action."
Biographie expressNaissance : le 12 mai 1962 à Chartres (Eure-et-Loir). Études supérieures : ingénieur agronome à l’école de Montpellier avec une spécialisation à Agro Paris-Grignon. Situation personnelle : marié et père de trois enfants. Carrière professionnelle : dirigeant de l’entreprise pharmaceutique Medipha Santé. |