Environ dix tonnes de pommes de terre n'ont pas pu être ramassées sur les terres d'un agriculteur d'Eure-et-Loir. Certains sols sont trop humides en raison des intempéries de l'année 2024. Pour éviter de les perdre et pour les donner aux plus démunis, l’agriculteur cherche des bénévoles pour ramasser ces patates, samedi 14 décembre.
Dix tonnes de pommes de terre attendent patiemment une centaine de bénévoles pour ne pas finir aux oubliettes, ce samedi 14 décembre. En Eure-et-Loir, sur 1 500 m2, les terres de Jean-Michel Lardin sont trop humides, à cause d'une année 2024 particulièrement pluvieuse. Les patates n'ont pas pu y être récoltées mécaniquement, et pourtant, elles sont consommables.
Éviter le gaspillage
Pour "éviter le gaspillage alimentaire" explique Jean-Michel Lardin, il a eu l'idée d'une récolte solidaire. Un glanage, plus précisément, c’est-à-dire que l'agriculteur autorise des particuliers à ramasser eux-mêmes tout ce qui n'a pas été récolté. Les inscriptions se font en ligne.
Le point GPS précis a été communiqué, les volontaires sont invités à rejoindre cette parcelle de Granvilliers, à Eole-en-Beauce, près de Germignonville. Mille caisses de 10 kilos à ramasser au programme.
"Le but c'est d'en faire bénéficier les plus démunis d'entre nous par le biais d'associations d'aide alimentaire" détaille le professionnel installé à Germignonville, en Eure-et-Loir.
Vêtements chauds, seau et bottes
Avant d'aller ramasser les pommes de terre, quelques conseils "vêtements chauds, bottes obligatoires, des gants", en plein mois de décembre, il fait froid, et la terre est particulièrement collante. Une bouteille d'eau pour se laver les mains est indiquée, mais aussi de quoi déjeuner sur le pouce, un seau et "tout outil permettant d'extraire une pomme de terre du sol", comme une bêche par exemple.
La récolte sera ensuite acheminée à quelques kilomètres de là, à Outarville, dans le Loiret. Une usine spécialisée a accepté de participer à l'action solidaire. Les tubercules seront alors lavés, pour être prêts à consommer.
Les patates lavées puis réparties dans les associations
"On travaille déjà avec les Resto du Coeur, en donnant des pommes de terre qui ont été écartées du tri parce qu'elles ont quelques défauts sur la peau, que l'on ne veut pas retrouver en magasin" détaille Martin Coisnon, cogérant de l'usine "Les 3 Laboureurs". Un coup d'économe, et le tour est joué, pour pouvoir manger ces produits boudés par l'industrie.
La récolte sera ensuite répartie entre différentes associations, par la SOLAAL, qui fait le lien entre elles, et les agriculteurs sur différents projets.
"Même sans outil, toutes les bonnes âmes seront les bienvenues. Il est possible bien entendu de ne participer que quelques heures, en fonction de vos disponibilités" précise l'agriculteur sur internet.