Avec la loi NOTRE sur la réforme territoriale, bon nombre de communes de la région Centre-Val de Loire sont en phase de fusion. L'intérêt n'est pas seulement culturel. Il est aussi financier.
Les communes nouvelles appliquent la loi NOTRE (Nouvelle Organisation Territoriale de la République)
Depuis quelques semaines, dans la région Centre-Val de Loire, les mariages se multiplient. Des unions pas comme les autres puisqu'elles impliquent des villages qu'on appelle désormais "communes nouvelles". S'appuyant sur la loi NOTRE sur la réforme territoriale, cette transformation notoire est en passe de redessiner le visage du paysage rural.
Qu’est-ce que les « communes nouvelles » ?
Le principe est simple : des villages s'associent pour former une municipalité à part entière, au sein de laquelle les anciennes communes deviennent des mairies déléguées. A plus petite échelle, la commune nouvelle ressemble au modèle de Paris, Lyon ou encore Marseille avec leurs arrondissements.
Quels avantages à fusionner ?
Tout d’abord, il y a des avantages financiers non négligeables, au moment où les collectivités territoriales font face à une baisse drastique des dotations de l’Etat. Les communes nouvelles créées avant le 1er janvier 2016 pourront bénéficier d’un maintien de leur dotation pendant trois ans, mais aussi d'un petit bonus de l'Etat de 5%. La mutualisation des moyens permettra également de réaliser des économies conséquentes. Enfin, la fusion consolidera les intercommunnalités. Plus une commune est importante, plus elle a de poids.
Quelques fusions dans la région Centre-Val de Loire
Dans le Loir-et-Cher par exemple, non loin de Blois, la fusion entre Ouzouer-le-marché, Membrolles, la Colombe,Prénouvellon, Semerville, Tripleville et Verdes a été entérinée en juin dernier. Désormais, il faudra dire Beauce-la-Romaine.
L’Eure-et-Loir fait aussi figure de bonne élève : 15 communes, non loin de Chateaudun s'unissent en 2 parties. Résultat d’une longue réflexion, le secteur des Trois-Rivières devient un territoire plus attractif. D’un côté 6 villages constitueront la commune nouvelle d’Arrou et de l’autre, 9 se rassembleront sous le nom de Cloyes-sur-le-Loir. Le secteur sera scindé en deux vue la difficulté de gestion dûe à ses 47 km de superficie. Dans ce département, 26 projets sont en cours de réalisation.
Dans l’Indre, le 2 septembre dernier, les deux conseils municipaux de Levroux (2826 habitants) et Saint-Martin-de-Lamps (173 âmes) l’ont voté à l’unanimité : ils formeront une commune nouvelle de 2999 habitants. Autre exemple en Indre et Loire, au nord du département, Semblançay et Saint-Antoine-du-Rocher se sont dit "oui", non pas pour opérer un rapprochement familial, mais par intérêt financier.
Il ne reste plus aux jeunes mariés qu'à consumer leurs unions, effectives à partir du 1er janvier 2016. En espérant que chacun élude les disputes conjugales et les querelles de clochers.
Reportage V. Dauphoud-Eddos/A.C. Huet