Avec 9 services d'urgences en grève, la région Centre-Val de Loire est la moins mobilisée

La région Centre-Val de Loire est la région qui compte le moins de services d'urgences en grève, si l'on en croit la carte du collectif InterUrgences, qui dénonce les conditions de travail dans de telles unités.

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Deux cent sept services d'urgences sur environ 680 sont en grève en France, selon le collectif InterUrgences. En Centre-Val de Loire, seuls neuf services sont mobilisés : Tours (deux établissements), Orléans, Châteauroux, Bourges, Amboise, Pithiviers, Chinon et Loches.

C'est le plus faible total de toutes les régions. "Certains établissements ne sont pas en mesure d'entrer dans un mouvement de grève, explique Barbara Coué, membre de la coordinatination nationale du mouvement et infirmière de nuit à l'hôpital Lariboisière, dans le dixième arrondissement de Paris. Il y a plusieurs raisons qu'on pourrait avancer : trop d'activité et des sous-effectifs. Le dialogue n'est pas toujours facile avec certains membres du personnel. Et se mettre en grève est contraignant : cela demande du temps, qui doit être ajouté à la dose de travail quotidien, le tout dans un cadre légal serré..."
 

La région est l'une des seules à ne pas avoir de personne dédiée. "Il y a peu de SAU (Services d'accueil et de traitement d'urgence) et peu de retours des différents services en Centre-Val de Loire", poursuit Barbara Coué. Au contraire de l'Occitanie, de l'Auvergne - Rhône-Alpes ou de la Nouvelle Aquitaine, où beaucoup de services d'urgences se sont mis en grève. 
 

Si peu de services d'urgences sont en grève, il convient de noter que la région Centre-Val de Loire ne compte pas autant d'infrastructures publiques et privées que la majorité des autres régions.


"On va droit dans le mur !"


Le mouvement InterUrgences, qui recense les services en grève et se mobilise, a trois revendications principales au niveau national : l'augmentation des affectations à hauteur du seuil fixé par l'AMUF (Association des médecins urgentistes de France), la revalorisation salariale à hauteur de 300 euros par mois, et le refus d'hospitaliser des patients dans des brancards par manque de lits.
 

InterUrgences voit l'enveloppe débloquée par la ministre de la Santé Agnès Buzyn - 70 million d'euros pour financer une prime de risque - comme "un gros effet d'annonce" sans réelles conséquences. "Pour l'instant, ce qu'avance la ministre est en décalage avec la réalité. Il n'y a pas de résultats visibles sur le terrain. Dans la plupart des services, il n'y a pas de renforts, pas de postes et pas d'argent. Il manque des médecins et du personnel paramédical. Il y a beaucoup de morts évitables aux urgences. On va droit dans le mur." Seule solution pour Barbara Coué : que l'Etat investisse encore plus. Le mouvement, créé le 18 mars 2019, a fait circuler une pétition en ligne depuis début juin.
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