À Chisseaux, en Indre-et-Loire, le barrage menace de céder depuis jeudi 3 octobre sous le courant du Cher. Cette situation bouscule les plans des professionnels du tourisme qui vivent de la rivière.
Sur la rive droite du Cher, le barrage à aiguilles souffre et menace de rompre à tout moment. La raison : le débit de la rivière est trop fort et le maire de Chisseaux, Franck Augias, ne peut que constater les dégâts.
"Une partie a lâché avec la poussée de l'eau, raconte l'édile. L'eau est passée par-dessus les aiguilles et il y a eu une rupture partielle du barrage. Maintenant, on voit bien qu'il est incurvé."
Le fort débit de la rivière est lié aux pluies de ces dernières semaines, mais aussi à des lâchés d'eau bien en amont, dans le Massif Central. À Chisseaux, cela a fait monter l'eau d'environ un mètre, ce qui menace l'activité touristique en lien direct avec le Cher.
Des conséquences sur le tourisme
Gérant du bateau-restaurant La Bélandre, Laurent Deprick, est contraint de s'adapter, non sans difficultés. "Il y a trop de remous, donc je ne peux ni sortir ni rentrer le bateau, sinon il va y avoir de la casse", décrit-il. C'est la première fois qu'il voit l'eau "aussi haute au mois d'octobre".
Pour l'instant ses clients vont devoir manger à quai, et la croisière ne va finalement durer que 50 minutes au lieu de 2 heures 30.
Il va y avoir un dédommagement, mais ça fait environ 7 à 10 euros de remboursement par personne. C'est énorme ! On a des groupes de touristes jusqu'à fin octobre.
Laurent Deprick, Gérant du bateau-restaurant La Bélandre
Du côté des kayakistes, la saison va s'arrêter avec un mois d'avance face à ce barrage branlant. Après quatre crues en début d'été, le bilan touristique est en demi-teinte.
"La saison a démarré début août au regard des conditions climatiques qu'on a eu", ironise Rachid Djellel, gérant du club Kayak Family. Mais il reste philosophe : "Ça fait partie du jeu quand on fait ce métier, il faut accepter les aléas. C'est Dame Nature qui décide, pas nous."
À Chisseaux, tous espèrent que les aiguilles du barrage tiendront le temps de pouvoir assécher la rivière afin de réparer avant que tout ne cède. Un tel scénario pourrait compromettre le lancement de la saison touristique 2025.