Accès aux soins palliatifs : une équipe mobile pour accompagner les patients en fin de vie, même dans les territoires les plus reculés

Dès le mois de mars 2024, l’équipe mobile du CHRU de Tours se déplacera chaque semaine dans le Sud-Touraine. Son objectif : permettre à des patients isolés d'accéder aux soins palliatifs.

Difficile d'accéder au soin lorsqu'on habite dans un secteur où les infrastructures et les professionnels de santé sont insuffisants. D'autant plus lorsqu'il s'agit de soins palliatifs, cette approche méconnue et indispensable qui vise à renforcer le confort du malade, souvent en fin de vie.

Une équipe mobile dans une zone éloignée

En Indre-et-Loire, la totalité du département, se situe à un maximum de trois-quarts d’heure de voiture de l’hôpital Bretonneau de Tours et donc de l’équipe mobile de soins palliatifs du CHU. "Pour le Sud-Lochois c’est plus compliqué" explique François Chaumier, médecin responsable de cette équipe. Sa zone d’intervention s’étend en effet sur l’ensemble du département, à l’exception du Chinonais, lui-même couvert par sa propre équipe mobile.

"En réalité, les besoins de ce territoire sont tout aussi importants qu’ailleurs. La plus faible demande qui nous parvenait jusqu’à présent tient essentiellement au fait que nous y sommes moins bien identifiés, autant par les patients que par les professionnels de santé" poursuit le docteur Chaumier.

Et pourtant, l’activité de cette structure mobile s’avère essentielle parmi les autres éléments du dispositif de prise en charge des soins palliatifs. Financée par l’Agence régionale de santé, cette équipe pluridisciplinaire spécialisée se compose de cinq médecins, cinq infirmières, deux psychologues, une assistante sociale, une cadre de santé et une secrétaire.

À l’intérieur des services hospitaliers, elle intervient au lit des malades comme auprès des soignants. Elle se déplace aussi hors des structures hospitalières, soit à domicile soit dans des institutions comme les Ehpad par exemple.

Leur vocation : accompagner le patient ainsi que sa famille, évaluer les situations et soutenir les équipes soignantes, ou encore proposer à ces dernières des séquences de formation.

Une démarche centrée sur le patient

Sont concernés tous les patients atteints d’une maladie grave que l’on ne peut guérir, ou même dès qu’un risque vital est engagé, comme cela peut par exemple être le cas lors d’épisodes infectieux sévères chez les personnes âgées.

"La notion de soins palliatifs a été élargie. Elle est ainsi compatible avec des soins actifs permettant de retarder la fin de vie", explique le docteur Chaumier. La démarche de soins se veut centrée sur le patient et son entourage. Elle vise à rendre sa qualité de vie la meilleure possible aussi bien dans les dimensions physiques, psychologique, sociale, que familiale ou spirituelle.

Autre nouveauté, depuis l’été 2023, la demande de soins palliatifs n’est plus seulement réservée aux professionnels de santé : les patients ou leur famille peuvent eux aussi en faire la demande, en effectuant directement un signalement aux services concernés.

Pérenniser ce renfort ?

L’équipe mobile du CHU de Tours interviendra désormais chaque semaine sur le territoire du sud Touraine, les jeudis ou vendredis. Une manière d'étoffer le maillage déjà en place. Au programme, rencontres avec les médecins, visite dans les Ehpad et aussi renforcement du lien entre toutes les ressources locales. Cette expérimentation d’une année devrait déboucher soit sur la pérennisation de ce renfort, soit sur la création d’une équipe dédiée à ce territoire.

Aux côtés des équipes mobiles du CHRU de Tours et du Centre hospitalier de Chinon, le dispositif de soins palliatifs de l'Indre-et-Loire comporte également une équipe ressource pédiatrique installée sur le site de l'hôpital pour enfants Clocheville, à Tours, ainsi qu'une unité de soins pallatifs constituée de plusieurs lits, au Centre hospitalier de Luynes. Cette dernière est réservée aux cas les plus complexes.

Equipe mobile de soins palliatifs (EMSP) de Tours en chiffres :

• Budget annuel : 1 million d’euros
• Activité clinique : 1 200 interventions par an 
• Actions de formation auprès des professionnels de santé : 350 heures chaque année.