La dernière manche de la coupe de France de cyclisme handisport devait initialement se disputer à Tours. La capitale tourangelle étant très occupée par le rugby, la fédération a choisi le club de Descartes pour organiser la compétition, ces samedi 16 et dimanche 17 septembre. Du beau spectacle en vue.
Près de 100 coureurs sont attendus à Descartes, dans le sud-Touraine du 16 au 17 septembre, pour cette épreuve pas comme les autres. Organisée par l'UV Descartes, la dernière manche de la Coupe de France paracycliste devait promettre un beau spectacle. Car parmi les concurrents, on retrouvera des médaillés mondiaux et européens.
Plusieurs champions sur la ligne de départ
Avec la présence notable d'un champion du monde - et d'Europe - de relais handbike, Johan Quaile (ASF Mulhouse). L'Alsacien est aussi vice-champion du Monde de la course en ligne en MH3, ainsi que vice-champion d'Europe du contre-la-montre dans cette catégorie.
Du côté des féminines, la Bretonne Katell Alençon (Team Cofidis) fera le déplacement. Elle est vice-championne d'Europe de la course en ligne ainsi que du contre-la-montre dans la catégorie WC4. Plusieurs champions de France seront également au départ.
Un circuit dans la ville
Le samedi sera consacré aux épreuves en ligne sur un circuit de 7,1 km. Avec un premier départ midi. La longueur des courses varie en fonction des catégories.
Dimanche, les coureurs affronteront la montre sur un effort chronométré. Le premier s'élancera à 9h pour deux tours sur le même circuit que la veille. Toutes les informations pratiques et le programme sont à retrouver en cliquant ici.
"Stressé, confiant et heureux"
"C’est la première fois que l’on organise une manche handisport" explique avec fierté Dominique Poirier, le président de l’UV Descartes. Ce club, qui défend le cyclisme de loisir et de compétition depuis plus de 50 ans a ouvert une section affiliée à la Fédération Française de Handisport en 2021. Cette dernière section compte onze membres, et un champion, Thomas Tarou, qui est entré dans le top 10 mondial. C’est précisément lui qui est aujourd’hui à la tête de la coupe de France dans sa catégorie (MC2).
"Il est très important pour nous de mettre en valeur Thomas, notre vedette locale !" poursuit Dominique Poirier. Une manière aussi "d’apporter de l’aide à la fédération, de montrer que les handicapés peuvent surmonter leurs difficultés grâce au sport. Et à un an des jeux paralympiques, c’est très stimulant."
Le sport m’a redonné le sentiment d’exister
Thomas Tarou – cycliste handisportFrance Télévisions
Cela faisait déjà longtemps que Thomas Tarou, alors valide, pratiquait le vélo et la compétition comme loisir. Le Blésois appartenait à l’UV Descartes. En 2016 on lui découvre une tumeur cérébrale non opérable. Une épreuve particulièrement difficile à surmonter et l’aide du club lui a été précieuse.
C’est pourquoi disputer cette compétition à domicile revêt pour lui un caractère si particulier.
"Je me sens à la fois stressé, confiant et heureux car cette course est un véritable accomplissement. C’est mon club qui l’organise, et je lui dois tellement ! C’est lui qui m’a soutenu pendant ma maladie. Tout le monde sera présent, les amis, les membres de ma famille. Cette reconnaissance n’est pas seulement sportive car ce sont toutes ces personnes qui m’ont aidé à remonter sur le vélo après qu’on m’ait découvert ma maladie, qui m’ont aidé à la combattre. Ils seront tous là, c’est donc très important pour moi."
Pour Thomas, poursuivre le sport, même sous une autre forme, est essentiel : "Je ne peux plus travailler ; c’est le sport qui m’a permis de retrouver un sens à ma vie, d’oublier mes douleurs, d’avoir le sentiment d’exister réellement. Grâce au sport, j’ai découvert que le handicap ne signe pas la fin de ma vie."
Ses ambitions pour la suite ? Avec ses succès, sa saison prochaine sera sans doute très internationale. Avec, s’il en trouve les financements suffisants, une probable participation à la coupe du monde. Et puis il y a aussi les JO, qui approchent. Une éventuelle participation aux épreuves de sélection met déjà des étoiles dans les yeux du coureur.
De nombreuses catégories pour s’adapter aux divers handicaps
Le Paracyclisme est la variante du cyclisme de compétition pour les valides. Il est ouvert aux personnes atteintes d'un handicap moteur ou sensoriel.
Il existe plusieurs classes sportives, qui traduisent le niveau de handicap du coureur et 5 divisions du paracyclisme : handbike (vélo couché), solo (ou vélo traditionnel), sourds, tandem, et tricycle. Elles seront toutes représentées ce week-end à Descartes.