Que ce soit le taux de positivité au virus, le taux d’hospitalisation ou le taux d’occupation des lits de réanimation... Les chiffres explosent dans la région et, en particulier, en Indre-et-Loire
En une semaine, le taux de positivité au virus a doublé en Indre-et-Loire, pour passer de 9% fin octobre, à 16,8% aujourd’hui. Autrement dit, sur 1000 tests réalisés dans les CHU Trousseau et Bretonneau, 180 se sont avérés positifs.
Des chiffres qui risquent d’augmenter encore, puisque depuis ce lundi 2 novembre, des kits de tests rapides sont distribués par le CHRU de Tours aux EHPAD, maisons de santé et services d’urgence du département.
Le taux d’hospitalisation lié à la Covid-19 a, lui aussi, explosé. Entre le 19 octobre et le 29 octobre, il a augmenté de 80% dans la région Centre-Val de Loire, et de 66% en Indre-et-Loire.
Possible saturation des services de réanimation
Mais l’un des sujets de préoccupation premiers du CHRU concerne la possible saturation des services de réanimation. Aujourd’hui, sur 73 lits disponibles, 24 patients atteints de la Covid-19 occupent des lits de réanimation en Indre-et-Loire, contre 6 il y a tout juste quinze jours.Au plus fort de l’épidémie le 6 avril dernier, le CHRU de Tours avait accueilli 50 patients touchés par le coronavirus en service de réanimation. A savoir que les hôpitaux de Tours accueillent des cas des autres départements de la région, tels que le Loiret et l’Eure-et-Loir, déjà en saturation.
Une situation qui inquiète d’autant plus que l’Institut Pasteur alerte sur le fait qu’aux alentours du 15 novembre, le besoin de place en réanimation dans la région pourrait être supérieur à celui du pic de la première vague. Sur une capacité maximale régionale de 257 lits de réanimation, on pourrait tutoyer la barre des 250 lits nécessaires mi-novembre.
Multiplication des déprogrammations des rendez-vous hospitaliers
Afin de soulager ces services de réanimation, le CHRU de Tours prévoit une augmentation des déprogrammations de rendez-vous hospitaliers, à l’exception des personnes nécessitant une prise en charge d’urgence ou un suivi lourd.Une décision difficile confirme Marie-Noëlle Gérain Breuzard, directrice générale du CHRU de Tours : "Nous avons pu observer que l’état de santé moyen de la population française s’était dégradé juste après le premier confinement. Nous savons que c’est lourd de conséquences pour les patients, mais nous n’avons pas le choix pour le moment."
Un personnel soignant à bout de souffle
Par ailleurs, la directrice alerte sur l’état de forme du personnel de santé en Indre-et-Loire : "Les soignants sont épuisés et l’état d’esprit est plus fébrile que pendant la première vague." Le CHRU de Tours enregistre un taux d’absentéisme de 9% (contre 8 en temps normal), mais également un taux de positivité à la Covid-19 de 4% dans ses équipes.C’est pourquoi Frédéric Patat, président de la Commission Médicale d’Etablissement, en appelle à la vigilance de tous : "Tous les regards sont braqués sur les hôpitaux, mais tout le monde doit être responsable. Il faut à tout prix éviter d’engorger les services de santé. Personne ne doit se sentir à l’abri. Pas même les plus jeunes."